Les choix politiques, forcément stratégiques, de François Calvet (UMP), sénateur des Pyrénées-Orientales, maire de Le Soler, vice-président de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération (PMCA) et président du comité départemental UMP’66, donnent du fil à retordre aux observateurs locaux…

– Comment François Calvet, du côté français des Pyrénées, peut-il soutenir l’action de l’actuel secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, proche à Strasbourg (Parlement européen) du PP (Parti populaire espagnol) farouchement opposé à toute forme d’indépendance de la Catalogne, et de l’autre côté des Pyrénées ancré à Barcelone apporter son entier et total soutien à Artur Mas (CiU), président de la Generalitat de Catalunya, en faveur d’un référendum sur l’autodétermination du peuple catalan ?

Là est la question : Républicain au nord, Indépendantiste au sud…

En agissant ainsi, connaissant François Calvet, le sénateur-maire de Le Soler sait très bien qu’il brouille les pistes et mélange les cartes.

Mieux : il s’assure, à droite en tout cas, et sur le territoire départemental des Pyrénées-Orientales en particulier, une solide présence sur l’échiquier politique départemental, face à la relève montante, face aux “jeunes loups”.

L’exemple (lui) vient directement de : Romain Grau, conseiller municipal délégué de la Ville de Perpignan et conseiller communautaire PMCA en charge des Affaires économiques, qui aujourd’hui roule pour Jean-Paul Alduy (président UDI de PMCA), après avoir servi deux députés socialistes, Me Jean Codognès et Henri Sicre ; ainsi que d’Alexandre Puignau, maire de Les Cluses (canton de Céret), ex du PS’66 (et ancien proche collaborateur du conseiller général socialiste alors maire de Saint-Estève, Elie Puigmal) , désormais dirigeant de Convergencia democratica de Catalunya (CdC), affilié au CiU d’Artur Mas, à Barcelone, et cosignataire d’accords avec l’UMP de François Calvet, dans les P-O.

Romain Grau et Alex Puignau sont-ils pour autant à mettre dans le même panier ?

L’un et l’autre ont le double défaut, aux yeux de la vieille garde en place, d’être “jeunes” et “pas assez” (c’est-à-dire dans un créneau de rivalité potentielle, selon les observateurs locaux).

Que le CdC, auquel Alexandre Puignau a adhéré – comme d’autres anciens PS et des centristes aussi… – décide de se rapprocher et de s’accorder avec l’UMP, étonne nombre de commentateurs dans les P-O car, jusqu’à présent, le CdC s’était allié avec la gauche (que ce soit à Elne, chez Nicolas Garcia, ou aux municipales de Perpignan…).

Tout cela montre bien que François Calvet n’est pas prêt de prendre sa retraite même si, localement, beaucoup de militants UMP espèrent en une victoire, le 18 novembre prochain, de l’ancien Premier ministre, François Fillon, à la présidence de l’UMP (face à Jean-François Copé), “pour pousser Calvet vers la sortie” !