Nicolas Garcia,secrétaire départemental du PCF’66 et maire d’Elne, nous communique avec prière d’insérer…

“Après quelques semaines d’interruption, je reprends une écriture régulière sur ce blog. Il n’est pas anodin que cette reprise coïncide avec le centième jour de la présidence de François Hollande.

Cent jours que nous avons eu la joie de voir Nicolas Sarkozy partir avec sa cohorte de réactionnaires, ses terribles décisions (pour le peuple) et ses mauvais projets (dans les cartons).

Cent jours c’est court pour juger d’une politique, mais assez long pour en distinguer le chemin qu’elle empruntera.

Le moins que l’on puisse dire, plus de la moitié de nos compatriotes partageraient cette opinion à ce jour (selon un sondage), c’est que ce ne sera pas un col hors catégorie, tout juste une côte même pas classée au grand prix de la montagne.

Certes, l’abrogation de la TVA sociale, la contribution exceptionnelle des plus fortunés, l’alourdissement des droits de succession pour la minorité la plus nantie, l’augmentation de la prime de rentrée scolaire, sont de nature à mettre l’eau à la bouche de celles et ceux qui aspirent à déguster un changement profond, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Car l’austérité rebaptisée “redressement”, les profits qui continuent d’exploser comme les licenciements et surtout, surtout, le Traité budgétaire européen (voulu par Mme Merkel et M. Sarkozy), qui enchaîne la France aux dogmes libéraux et que François Hollande accepte sans consultation des Français, sont un sacré obstacle au BIB (Bonheur Intérieur Brut).

Déjà l’Europe, le directeur  de la Banque de France, la Cour des comptes, le MEDEF (patronat) réclament 33 milliards d’économie supplémentaires… autant dire de larmes et de nouveaux sacrifices pour le peuple, afin de satisfaire aux exigences des marchés financiers.

Le contrat de travail à durée indéterminée (CDI), le modèle social français, le service public, l’indépendance des parlements, des collectivités locales et territoriales, et même celle du Conseil constitutionnel, sont dans le collimateur. Pourtant, une majorité d’entre nous sait maintenant que tout ce qui étouffe la croissance, la consommation populaire, l’investissement dans l’emploi et la formation, nous amène, comme à nos voisins grecs, espagnols, italiens, irlandais, portugais… vers une récession encore plus grande, de nouvelles difficultés et de nouveaux plans sociaux.

Nos concitoyens ne s’y trompent pas, plus de la moitié disent être sceptiques sur la politique présidentielle, trois mois à peine après l’élection de François Hollande. Ce dernier aurait pourtant pu donner un signe fort en convoquant un référendum sur la question européenne dont l’orientation ultra libérale est à l’origine de nombre de nos malheurs.

En 2005, la richesse du débat et l’intelligence du résultat avaient “ce goût du bonheur qui rend lèvre sècle” même si le “passage outre” de Nicolas Sarkozy au nom de tous les siens, transforma en amertume la douceur de la victoire du NON.

François Hollande a sûrement déjà largement entamé son maigre stock de pain blanc. Côté PS, celles et ceux qui, comme Marie-Noëlle Lienemann, se disent en être l’aile gauche, n’excluent pas de constituer un nouveau groupe à l’Assemblée nationale (ils en ont les moyens). En tout cas, ils réclament un changement plus poussé et plus rapide contre la Finance et la spéculation en particulier sur ce qu’ils désignent eux-même comme “le Traité budgétaire européen d’austérité généralisée”, ils affirment d’ailleurs ne pas vouloir l’avaliser en l’état.

Ce commencement de la fin de l’état de grâce intervient en pleines vacances quand les Jeux Olympiques amusent encore la galerie.

Dans quelques jours, la rentrée scolaire et sociale rappellera tout le monde au bon souvenir d’une fiche de paye désespérément stable ou en régression, à l’angoisse d’un plan de fermeture, d’une lettre de licenciement, d’un chômage où l’on s’enkyste à son corps défendant, d’une augmentation insupportable du coût de la vie.

Alors, on pourra se rendre compte qu’il existe, et pas seulement au PCF et au Front De Gauche (FdG), mais aussi chez les syndicats, parmi les socialistes, Les Verts, l’Extrême gauche, ou tout simplement au sein des citoyennes et des citoyens, des forces qui veulent franchir le col hors catégorie que constitue la route vers un changement profond, radical et rapide.

Il apparait comme une évidence qu’unis ils seront plus forts pour donner un tempo et l’actuelle majorité ne pourra faire autrement que suivre”.