Fabrice Rallo et l’ancien député-maire de Valenciennes (1989-2002), Jean-Louis Borloo, qui fut également plusieurs fois ministre (de l’Ecologie, de l’Economie, de la Ville…)

 

-ouillade.eu : que vous inspire cette élection présidentielle ?

Fabrice Rallo* : “Il est clair que l’on voit se dessiner une nouvelle partition politique. A la bipolarisation d’hier, se substitue peu à peu un paysage politique composé de trois blocs : une gauche radicale trustée par la France Insoumise, un bloc central républicain emmené par LREM et ses alliés et une extrême droite forte dominée par le RN. Nous sommes assurément à l’aube d’une ère nouvelle qu’il faudra observer de près. Ce qui me semble aujourd’hui inquiétant, c’est véritablement le doublement de l’offre d’extrême droite avec l’arrivée dans ce paysage d’Éric Zemmour très jusqu’au-boutiste et qui attendrirait presque le message de Marine Le Pen. Mais il ne faut pas s’y tromper : ils incarnent tous deux parfaitement l’extrême droite et son collège d’ostracismes…”.

-ouillade.eu : et au-delà de ce nouveau paysage politique ?

Fabrice Rallo :Le seul vrai message qu’ont adressé les Français me semble clair : l’offre politique qui leur était proposée, pour ne pas dire imposée depuis plus de quarante ans, est renvoyée à ses études. Nos concitoyens appellent de leurs vÅ“ux des propositions plus en phase avec leurs attentes et surtout avec leurs préoccupations du quotidien comme le pouvoir d’achat, les retraites et la santé. Le vote Le Pen agrège les colères, les frustrations. Le sentiment d’être oublié et déconsidéré dépasse le seul cadre de l’extrême droite. Un bulletin pour dire « m…. » en somme”.

-ouillade.eu : quelles seront les conséquences sur les législatives de juin ?

Fabrice Rallo : “Il va falloir imposer partout des candidats à la fois plus affirmés dans leur positionnement politique et mieux ancrés dans les territoires. Ils devront avoir su créer de vraies dynamiques pour assurer, une fois élus, une remontée plus efficace des attentes de nos concitoyens. Ne plus avoir trop souvent d’élus hors-sol. Les Français attendent aujourd’hui des représentants qui les défendent avec force et prennent leurs responsabilités sans montrer leur obsession pour l’échéance suivante”.

-ouillade.eu : et plus près de nous, sur ce département des Pyrénées-Orientales ?

Fabrice Rallo : “La problématique de notre département est exactement la même, à ceci près que le RN a déjà gagné Perpignan et la 2e circonscription. Le plafond de verre a donc ici volé en éclats parfois avec le regard bienveillant de certains élus. Et il faudra au candidat qui voudra l’emporter parvenir à dépasser les clivages d’hier. Mon approche est très factuelle : un projet n’est ni de droite, ni de gauche ; il est juste bon ou mauvais. Je n’aurai aucun mal à défendre un projet, porté par qui que ce soit, du moment qu’il est bon pour notre département”.

-ouillade.eu : ce candidat sera d’autant plus difficile à trouver que les candidats aujourd’hui pressentis sont tous marqués politiquement. Est-il possible que le salut vienne d’ailleurs ?

Fabrice Rallo : “C’est une possibilité qui offrirait l’intérêt de la nouveauté. Une possibilité hors des clans même si beaucoup connaissent mon parcours politique. Une nouveauté qui devra rester relative car nos concitoyens ne se trouveront rassurés qu’avec un candidat qu’ils connaissent, qui les connaisse et qui leur ressemble”.

-ouillade.eu : se pourrait-il que vous soyez ce candidat ?

Fabrice Rallo : “Je prendrai mes responsabilités et je les assumerai. Je connais parfaitement ce territoire pour y être né et y avoir des attaches familiales et amicales très fortes. Des élus locaux m’ont approché au cours de l’hiver dernier et m’ont demandé à réfléchir à la perspective d’une candidature. J’ai rencontré un grand nombre de décideurs locaux, des chefs d’entreprise, des associations. J’ai rencontré énormément de monde et beaucoup consulté. Ici et à Paris. Et j’ai finalement décidé, à la demande de ma famille politique comme de mes amis, d’être candidat aux prochaines élections législatives sur la 2e circonscription”.

-ouillade.eu : avec quelle étiquette ?

Fabrice Rallo : “Celle de la majorité présidentielle. J’ai milité pour le Président Emmanuel Macron, et le dimanche 24 avril je voterai pour sa réélection, je m’inscris dans sa dynamique d’action pour le pays”.

-ouillade.eu : c’est le retour du fils prodigue ?

Fabrice Rallo : “Ce n’est pas vraiment un retour puisque je ne suis jamais vraiment parti. Mon parcours professionnel m’a en effet amené à travailler en divers endroits de l’Hexagone, toujours au service de la collectivité. J’ai donc acquis une expérience plurielle, constitué un réseau d’amitiés au plan politique, économique et associatif. Je travaille au sein de l’Agglomération la plus riche et la plus dynamique de France, ce qui m’a permis de constituer un réseau relationnel solide à tous les niveaux de l’Etat. Ce réseau et cette expérience, je veux les mettre au service de ce territoire qui m’est si cher”.

-ouillade.eu : n’avez-vous pas peur que votre candidature soit ressentie comme isolée ?

Fabrice Rallo : “Quand on a peur, on n’est pas candidat ! Et je vais vous faire un aveu : je n’ai pas peur de perdre parce que j’ai toujours cru aux idées qui sont les miennes. Quand on a peur de perdre, c’est que l’on a déjà perdu. Voilà la réalité !”.

 

Propos recueillis par L.M.

 

*Fabrice Rallo est le fils de François Rallo, maire de Saleilles, vice-président de la métropole Perpignan-Méditerranée (PMM) et suppléant du conseiller départemental de la Côte Sableuse (Me Thierry del Poso).

 

Fabrice Rallo aux côtés de l’actuel ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance de la France, Bruno Le Maire.