Carole Delga, la séduisante patronne de la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, a-t-elle définitivement tiré un trait sur le Pays Catalan, le considérant comme un territoire perdu d’avance, dans sa stratégie pour les prochains rendez-vous électoraux, Régionales et Départementales, au mois de juin ? La question mérite d’être posée. Même si… la réponse figure dans la question

 

Fidèle et loyale, Carole Delga continue donc de soutenir – à bout de bras – sa Catalane de l’étape “Route 66”, sa vice-présidente à la Région, la Perpignanaise Agnès Langevine-Codognès, qui n’a certes pas déméritée (vue de Toulouse) dans l’élaboration, la promotion et la concrétisation des actions de “Ma région”, mais qui localement n’a jamais réussi à convaincre, à séduire, et encore moins à percer.

C’est d’ailleurs presque par hasard que la liste de Gauche (mais pas tout à fait à gauche) conduite par Agnès Langevine-Codognès s’est retrouvée flinguée dans le quatuor de tête, lors des dernières élections municipales à Perpignan, coincée, encastrée, encapuchonnée parmi trois listes de Droite (et même très à droite). Bref, la Droite roussillonnaise doit prier pour être confrontée ad vitam aeternam à chaque élection à une candidature d’Agnès Langevine-Codognès puisque, simple constat, il semblerait que ce soit dans ces moments-là qu’elle réalise – la Droite – ses meilleurs scores électoraux.

On pourrait se poser l’autre question : mais quel est donc cet entêtement – où trouve-t-il ses origines en tout cas – qui pousse Carole Delga à maintenir hors sol une candidate qui, scrutin après scrutin, enfonce la Gauche locale, à un point tel qu’à force de creuser sa tombe électorale elle va finir par trouver du pétrole, comme dirait l’Autre ?… Mais là serait un mal pour un bien, surtout pour l’économie locale. Mais pas pour les écolos !

Les écologistes, justement, parlons-en. Eux-aussi, après les Bourquinistes qui aux dernières municipales ont préféré rejoindre la liste La République En Marche (LaREM) conduite par le député Romain Grau plutôt que celle menée par Agnès Langevine-Codognès, à leur tour annoncent qu’ils divorcent.

Les écolos du Pays Catalan ont décidé très officiellement et médiatiquement, après un vote démocratique (car non dirigé et pas couru d’avance), de prendre leurs distances avec la protégée de Carole Delga. Et leur bataille électorale contre celle-ci s’annonce cette fois-ci des plus rudes.

Amputée d’une partie non négligeable de la Gauche locale, surtout sur sa gauche, sans soutien des écologistes, sur quel électorat peut donc désormais s’appuyer, compter, Agnès Langevine-Codognès ? Langue au pangolin.

Alors certes, le département des P-O n’est pas – pour l’instant – un danger pour faire basculer la Région ripolinée aux couleurs de Carole Delga, mais, comme on dit du côté de Montpellier : méfi !

Le département des P-O, parlons-en également. Ou plutôt du Département. Cette collectivité territoriale semble perdue pour la Gauche socialo-communiste. Même si, air (re)connu, il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de… Et c’est son actuelle présidente, Hermeline Malherbe (PS), qui en fournit l’illustration avec un incroyable talent (pour faire gagner en juin prochain une coalition LR-LaREM). Dans le slogan “Courage, fuyons !”, difficile de faire mieux…

Hermeline Malherbe se présentera dans les Aspres, vraisemblablement en binôme avec l’indéboulonnable et inamovible maire de Thuir, René Olive, son mentor, âgé de 83 ans (pour l’anecdote, à peine 0,18% des 34 995 maires de France seraient plus âgés que lui), statufié à l’Hôtel-de-ville depuis 1989.

En abandonnant à la Droite (c’est pratiquement acté… sinon qu’irait-elle faire chez les Thuirinois ?), le canton de Perpignan qui lui avait permis de s’installer en novembre 2010 au perchoir du Département (par la seule bénédiction de feu son prédécesseur le sénateur socialiste Christian Bourquin), Hermeline Malherbe a déjà fait basculer la Majorité départementale, trois mois avant l’échéance électorale. Elle a réécrit à sa manière l’histoire locale.

Cependant, le clan d’en face – et pas uniquement à droite -, doit se méfier des résultats à la sortie des urnes des dernières Municipales, afin de ne pas se projeter dans les cantons à partir de ces élections et d’en calquer trop vite les victoires.

S’il est exact, par exemple, qu’à Amélie-les-Bains-Palalda, à Millas, à Pia et à Toulouges – respectivement Alexandre Reynal* (PS), Damienne Beffara** (PS), Michel Maffre*** (PS) et Jean Roque**** (PS) – ce sont des maires-sortants (très) proches d’Hermeline Malherbe qui ont été sortis, balayés, parfois humiliés, il apparait clairement que les électeurs ont souvent voté contre ces élus en place, mais pas forcément pour leurs successeurs… A méditer.

 

L.M.

 

*Remplacé par Marie Costa

**Remplacée par Jacques Garsau

***Remplacé par Jérôme Palmade

****Remplacé par Nicolas Barthe.