Alors que la Majorité départementale socialo-communiste – qui n’ose pas s’afficher ainsi, localement en tout cas, dans la campagne électorale qui ouvre le bal des scrutins des 20 & 27 juin 2021 -, apparaît plus que jamais moribonde, emmenée par l’ennuyeuse et inconsistante présidente sortante du Département66, l’ex sénatrice PS Hermeline Malherbe (PS), on pourrait penser que la Droite roussillonnaise, conduite par le sénateur Jean Sol (Les Républicains/ LR), saisirait l’opportunité du temps présent pour prendre un virage résolument à droite, comme l’a fait triomphalement Isabel Diaz Ayuso, lors des élections régionales à Madrid (Espagne).

Si cette dernière a réveillé et redonné sa fierté à la droite espagnole, l’ambiance made in P-O qui se dessine chez Les Républicains (LR66) est à l’opposé, donnant l’image d’entrer en hibernation au milieu du printemps… Dès lors, Jean Sol, au physique imposant, pourrait s’avérer être un colosse aux pieds d’argile, politiquement s’entend, en étant la tête d’affiche d’une droite bancale, qui se cherche encore et toujours et encore, hésitante et presque sans réelles convictions idéologiques, s’appuyant sur des candidat(e)s venus de tous bords, de tous horizons, de toutes tendances, un coup virage à gauche, un coup virage au centre… avant la sortie de route ? Ou plutôt des urnes, en l’espèce. En attendant, la ligne du parti n’est pas claire, loin de là, en l’absence de fil conducteur. Nous revoilà dans l’imagerie de la voirie ; logique car il est question ici de cantonniers.

C’est dans ce climat politique que Louis Aliot (RN), maire de Perpignan, voit un boulevard électoral s’ouvrir devant lui – même si air connu “il ne faut jamais vendre ;la peau de l’ours avant…” -, en présentant et soutenant quelquefois des candidats souvent issus d’ailleurs des rangs LR’66, des Pujolistes (du nom de l’ancien maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol), sans oublier LaREM au travers de son député de la 1re circonscription des P-O, Romain Grau et, naturellement, l’Alduyisme, fournisseurs officieux de personnalités à Louis Aliot.

Car Gilles Foxonet, maire de Baixas, qui assume complètement son ancrage à Droite depuis ses premières et tendres années politiques, et qui a donc décidé de rejoindre Louis Aliot dans ce combat des Départementales en se présentant sur le canton La Vallée de l’Agly, n’est que l’arbre qui masque la forêt. En effet, derrière lui, on pourrait citer, par exemple(s), toujours pour ces élections, la présence de la journaliste Josiane Cabanas et de Bernard Lamothe aux côtés de candidats soutenus par le RN ; il s’agit là de deux personnalités perpignanaises qui figuraient dans l’équipe de Jean-Marc. Les exemples sont légion. En effet, ils ne sont pas les seuls à avoir matché avec LA : “Louis seul incarne désormais la Droite véritable dans les P-O, sans extrémisme”, confie l’un d’entre eux.

Ils viennent accentuer le malaise ambiant au sein de la formation LR’66, dont (presque) tous les dirigeants successifs n’ont jamais réussi, ou plutôt voulu s’imposer dans les P-O comme un parti résolument membre de la famille de Droite. Cela pourrait bien dans un proche avenir lui coûter très cher, car à force de tergiversations diverses, de coups-bas, d’absence de réalisme, de tractations en coulisses, de manigances et de combines insupportables, LR’66 est devenu illisible pour une grande partie de son électorat traditionnel, pour ne pas écrire invisible ?

Bien du courage à Jean Sol qui pendant cette campagne va devoir gérer ce qui s’apparente, parfois, à un panier de crabes, où les individualités kaléidoscopiques à géométrie politique variable sont loin, très loin, de constituer des points de repère pour les électeurs roussillonnais. Mais c’est en même temps, nous dit-on, ce qui fait le charme de la sauce catalane, version “light” de ce côté-ci des Pyrénées…

L.M.