L’ex-ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, a bon dos, depuis ses aveux, après des mois de mensonges les yeux dans les yeux (avec les Français) concernant l’ouverture et l’existence d’un compte bancaire en Suisse…

Il neige sur le plateau du Larzac au mois d’avril, c’est la faute à Cahuzac. Il pleut sur la Côte d’Azur, c’est encore la faute à Cahuzac. Les ventes d’automobiles s’effondrent sur le marché français, c’est bien sûr la faute à Cahuzac. Le chômage grimpe, c’est toujours la faute à Cahuzac. L’Usap qui n’arrive plus à s’imposer dans le Top 14, c’est évidemment la faute à Cahuzac. Le manque de respect dans la société civile française, c’est naturellement la faute à Cahuzac. La Corée du nord qui menace et agresse, ce pourrait bientôt être la faute à Cahuzac…  Le cuisant échec, hier dimanche 7 avril 2013, des nationalistes alsaciens (qui se voyaient déjà en haut de l’affiche avec un “oui” remportant le référendum pour la fusion des collectivités départementale et régionale) c’est encore la faute à Cahuzac !

Et derrière tout ça : toujours, encore et encore, les mêmes experts médiatiques, ces plumitifs en verve donneurs de leçons qui squattent les plateaux télés et qui ont transformé avec un zèle et un professionnalisme impressionnants l’information en opinion, en véritables leaders de rumeurs.

Ce sont les mêmes que l’on convoque aussitôt qu’il faut nous expliquer une situation, un contexte. Ceux-là qui avaient été totalement et parfaitement incapables de trouver le nom de l’actuel Pape François 1er, mais qui ont passé des heures dans le petit-écran à nous citer tous les autres cardinaux de la planète (en challengers !) sauf le bon… Ceux-là même qui crachent sur la Suisse lorsque celle-ci demande à ses habitants de s’exprimer sur la “hauteur des Minarets”, mais qui encensent les mêmes Suisses lorsque toujours par référendum il se prononcent contre les “parachutes dorés” des grands patrons de l’industrie… Ceux-là même qui n’ont jamais cru aux révélations de Médiapart à propos de “l’affaire Cahuzac” allant jusqu’à l’étouffer à coups d’éditos ridiculisant la pourtant très fournie et très sérieuse enquête du site d’Edwy Plenel.

La crise politique est devenue crise médiatique majeure, avec des médias d’un conservatisme impitoyable, d’un autre temps ?, avec des “professionnels de la profession” qui servent d’écran de fumée (et donc de protection) à des élus et des dirigeants dont, désormais, un sondage nous apprend ce lundi 8 avril 2013 que près de 77% des Français les considèrent comme “peu recommandables”, voire “carrément corrompus”.

Y’a-t-il encore des journalistes dans les média traditionnels français ?