Il faut se faire une raison, le constat saute aux yeux, c’est l’évidence même : les habitants du département des Pyrénées-Orientales – médias locaux et réseaux sociaux en témoignent quotidiennement – sont beaucoup plus sensibilisés au mouvement des Gilets jaunes que par ce qui se passe au sud des Pyrénées, en Catalogne espagnole.

Dans les ronds-points des routes qui irriguent le Roussillon, c’est bien le drapeau tricolore de la République Française que les manifestants brandissent, ainsi qu’ils entonnent La Marseillaise. “Et, nous fait remarquer un élu de la ville de Perpignan, ils sont à chaque point de rassemblement bien plus nombreux que lors des meetings (souvent remplis avec des Catalans venus du Sud) organisés en Catalogne-Nord pour soutenir les séparatistes catalans et leurs représentants emprisonnés par Madrid. Ce constat reflète la situation des 226 communes des P-O, où seulement une quarantaine de maires se sont engagés aux côtés des Indépendantistes sud-catalans”. Et cet élu de conclure, désabusé : “Je me souviens d’une phrase d’un ancien maire de Perpignan, Jean-Paul ALDUY pour ne pas le citer, qui disait en 1993 : l’Histoire est passée par là, le Roussillon est ancrée dans la République Française, et on ne la changera plus !”.

Cela n’empêche pas Jean-Paul ALDUY de répondre “présent” chaque fois qu’un événement est organisé dans sa ville pour venir en soutien des séparatistes catalans espagnols emprisonnés et, plus globalement, de défendre et promouvoir l’existence  de la Catalogne.