“DELINQUANCE URBAINE A PERPIGNAN :
LE TROMPE-L’ŒIL DE MANUEL VALLS”

Sous ce titre, le club de réflexion Perpignan-2020 présidé par Me Romain Grau, conseiller municipal de la Ville de Perpignan, conseiller communautaire, nous prie d’insérer :

“Depuis sa fondation en août 2012, le club Perpignan 2020 suit rigoureusement les grands dossiers urbains, écoute la ville et ajuste son jugement. Notre préoccupation concerne particulièrement la délinquance, qui se transforme, se déplace, modifie ses méthodes et, dans certaines situations, transforme l’inquiétude en peur. La délinquance de 2013 n’est pas celle de 2010 ni celle des émeutes de mai 2005, car les évènements récents signalent un phénomène émergent : en mai, une équipe du Samu recevait un jet de projectiles dans le quartier du Haut-Vernet, en juin, un TGV était caillassé en gare de Perpignan, en juillet, des policiers subissaient le même sort avant d’être secourus par la brigade anti-criminalité, cité Clodion, dans le quartier du Bas-Vernet. Cette typologie de faits, habituelle dans le quartier toulousain du Mirail ou à Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon, est nouvelle à Perpignan, où s’instille une violence en groupe, portée par des individus qui visent des symboles citoyens, prennent confiance et repoussent les limites.

Au constat de ces provocations, qui accompagnent le développement de zones de non-droit, il serait conseillable de consulter les 67 pages de la « Stratégie nationale de prévention de la délinquance 2013-2017 » approuvée le 27 mai en comité interministériel. Il faudrait saluer le futur « Schéma  local de tranquillité publique » prôné par ce document, qui défend la présence policière dans les quartiers sensibles. Il conviendrait d’apprécier une « méthode de gouvernance locale renouvelée » et une « architecture d’interventions », coordonnées par le Procureur de la République et la préfecture. En réalité, cette poésie contourne la réalité locale, car la Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) instaurée en 2012 à Perpignan se limite aux quartiers Saint-Mathieu, Saint-Jacques et La Réal. Or, la nouvelle violence de rue se produit ailleurs, de nouvelles zones deviennent ou redeviennent sensibles, les délinquants vont plus vite que le gouvernement et l’arrivée de 7 nouveaux agents dans la ZSP, annoncée par Manuel Valls pour le 1er septembre, ne changera rien. Il est ainsi prévisible que la sécurité à la mode socialiste, rendue crédible par l’habileté du ministre, contournera l’urgence, tandis qu’une vingtaine d’agents de police nationale rattachés au commissariat de Perpignan, partant à la retraite, ne seront pas remplacés, selon des sources syndicales bien informées. Au constat des mutations de la délinquance perpignanaise, les effets de communication nationaux repris par d’apprentis-députés qui découvrent la ville deviennent dangereux, car un niveau d’alerte est franchi. Le ministère de l’Intérieur rate la cible alors que s’impose une trêve de boniments, cédant le pas à l’action, par le rapprochement des forces de police nationales et municipales, témoins et victimes.

Face aux solutions gouvernementales en trompe-l’œil, Perpignan 2020 reconnaît la réalité et défend une coordination locale contre la délinquance, pour que l’autorité publique réagisse plus vite que les voyous du nouveau siècle et que le droit retrouve sa légitimité”.