Jean-Paul Alduy (UDI), président de Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération).

Depuis ce matin, les médias ne parlent plus que de “ça”

“ça” ? Le gouvernement socialiste qui fait sa rentrée sur le thème “La France en 2025” : l’Exécutif se livre à un exercice de prospective sur la France dans 12 ans…

S’il est un élu sur le sol roussillonnais, toutes tendances politiques confondues, qui pourrait railler ce “ça”, c’est bien Jean-Paul Alduy (UDI), président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération).

L’ancien sénateur-maire de Perpignan, dans ce débat, aurait plutôt il faut bien l’admettre et le reconnaître, une belle longueur d’avance…

A l’automne 2007, à quelques mois des élections municipales, et deux ans après les événements qui avaient mis le feu aux poudres (et à la fraternité) entre les communautés qui se partagent historiquement les territoires du centre ville de Perpignan – les quartiers Saint Jacques et Saint Mathieu – faisant deux morts, Jean-Paul Alduy, alors maire “et sénateur” (comme il aime à le rajouter dans l’ordre des fonctions électives qu’il détient), publie “Perpignan 2020”, aux éditions monégasques du Rocher, avec en guise de sésame à son avant-propos, une belle citation de Gaston Bachelard (In La Formation de l’esprit scientifique) : “Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit”.

Voyez, d’entrée, d’emblée, on est bien positionné dans le Mille, et JPA est bien l’homme de la situation. Dès 2007, avec ces écrits, il vise 2020, exactement comme les socialistes qui gouvernent en ce moment tentent de voir la France en 2025.

Sauf qu’avant de la voir, il faut l’écrire.

Et lui, JPA, dans ce livre, il trace justement des lignes, fait émerger des choix que le pouvoir politique, à moyen et long terme, doit engager ; il crée en quelque sorte les conditions pour faciliter les choses afin que les entrepreneurs, publics ou privés, créent le monde de demain.

L’auteur de la préface, André Bonet, fondateur et président du CML (Centre Méditerranéen de Littérature), donne le ton, en intitulant son propos “De la passion à la vision”. Jean-Paul Alduy embraye sur le thème : “Un mandat supplémentaire, pouquoi ?”.

La suite, sur près de 180 pages, Jean-Paul Alduy définit l’exigence du futur pour que sa ville, Perpignan, qu’il aime tant, soit encore plus belle, plus dynamique, plus créative, plus imaginative, plus compétitive, plus surdouée (…), qu’elle soit véritablement et efficacement au centre des territoires qui la composent à défaut d’être le Centre du Monde décidé par un certain Dali le temps d’un éclair (au chocolat ?) entre ses oreilles.

Plus modestement, dans cet essai pour reconstruire Perpignan en l’ajustant aux dimensions des nouvelles technologies, JPA a préféré affubler sa ville du vocable “Archipel”, dans lequel il a ancré ses ambitions en roi de théâtre…

Dans ce travail de fourmi, où les stratégies s’enchaînent, Jean-Paul Alduy se projette lui-même, certes, en même temps qu’il projette Perpignan. A ce moment-là, il pense qu’il faut réfléchir plus profondément à un modèle. Son discours apparaît cohérent, clair, loin des “coups de com” auxquels il nous a si souvent (lui aussi) habitué. A l’évidence, le Colbertiste (même s’il s’en défend très énergiquement bec et ongle) ne rêve pas. Il s’ancre dans une réalité. Dans la réalité. Ses prospectives sont peut-être, certainement même, haut-perchées et sinueuses, mais elles tiennent la route. Il y a de la méthode, de l’expérience, un net parfum d’audace, un idéal “typé”… Mais comment y arriver ?

Vous pariez combien que JPA, à la rentrée, va nous demander un mandat supplémentaire, juste derrière Jean-Marc Pujol (son successeur dans le fauteuil de maire de Perpignan), pour en arriver là ? L’an prochain, nous serons en 2014. Le mandat municipal court sur six années : 2014 + 6 = 2020. Nous y voilà. Nous y sommes.

JPA n’est pas prêt de quitter celle avec laquelle il avoue “vivre tous les instants passionnément”“Si la décennie 2000 a été celle du redressement, la décennie 2010 doit être celle de la consolidation et surtout du changement d’échelle de nos ambitions : devenir, à mi-chemin entre Narbonne et Gérone, le cÅ“ur d’une nouvelle métropole, à part entière dans le réseau des villes européennes qui se disputent les bienfaits de l’économie de la connaissance (…)”.

Force est de constater que, de ce côté là en tout cas, JPA avait vu juste. Son témoignage littéraire aura été plus que visionnaire, s’agissant de “connecter Perpignan aux cités en réseaux” selon la formule qu’il affectionne et qu’il pousse régulièrement en avant pour occuper le terrain, en l’occurrence le territoire !

Jean-Paul Alduy a participé au printemps dernier, à Barcelone, au réseau des villes “connectées”, un sujet qui lui tient particulièrement à cÅ“ur pour Perpignan.