Depuis quelques jours, le tournée des popotes de la présidente de la nouvelle Grande Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée, Carole DELGA (PS), entre Barcelone et Narbonne, permet entre autre de mettre en exergue les atouts du département des Pyrénées-Orientales au travers des divers soutiens financiers, ambitieux et idéologiques, ainsi que de contacts avec des personnalités locales. Qu’il s’agisse des nouvelles technologies (Numérique…), du Train Jaune, du réseau routier, de réhabilitation, d’aides aux entreprises, d’éducation/ formation, de développement durable, les transports, la culture, etc.-etc., la Région s’engage sur le sol roussillonnais, chiffres à l’appui.

Mais concernant plus particulièrement le monde agricole – 1er secteur économique (devant l’industrie touristique et aéronautique) d’Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée – a-t-elle pris la dimension réelle de ce secteur ? On peut légitimement s’interroger et interpeller à la lueur de certaines confidences et, surtout, réalités sur le terrain.

Car les exemples problématiques sur ce volet, à en croire les nombreux témoignages (et sur lesquels les medias mettent le voile), s’accumulent au fil des témoignages.

Prenons le cas des versements PAC (Politique Agricole Commune) pour les MAEC (les nouvelles Mesures Agro-Environnementales Climatiques) et les aides Bio 2015 qui ne sont toujours pas effectués, sauf pour une avance de trésorerie remboursable (ATR), qui, pour ce qui concerne les témoignages recueillis ici ne représente que 26% des sommes attendues. Ces  aides devaient au départ être versées à fin 2015. Les aides 2016 seront versées elles aussi avec au moins un an de retard…

  • “Je pense pouvoir conclure à la lecture des documents issus de Télépac ou de la DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer) que la Région a plafonné les aides MAEC à 120€/ hectare. Personne dans l’ administration ne veut s’ engager à confirmer ou infirmer mes conclusions”, raconte un agriculteur des P-O.

Pour les vignerons qui ont contractualisé les MAEC (revenant à une conduite BIO des exploitations) à  461,18 €/ hectare, le manque à gagner sur cinq ans serait de 341,18 € x 5 = 1 705.90€ par hectare (!), soit pour ce qui le concerne 24 411 €.

Pour info, témoigne cet agriculteur, “il y a trois ans j’étais bénéficiaire du RSA (Revenu de Solidarité Active), je vous laisse faire le rapprochement entre cette somme et le montant de mes revenus… et j’ ai dans ma coopérative une exploitation plus rentable que la moyenne. Là aussi je vous laisse extrapoler sur le désarroi des mes collègues. Il s’ agit tout de même d’ un contrat signé avec une collectivité territoriale, la Région Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée en l’occurrence, qui engage les paysans pour cinq ans, quoi qu’il se passe, à assumer l’augmentation des coûts de production liés à la signature dudit contrat”.

Les élus de la Majorité de gauche du Département des Pyrénées-Orientales pourront-ils, oui ou non, obtenir des informations à ce sujet pour leurs paysans ?

Jusqu’à quand les paysans resteront-ils sans savoir si les décisions de la Région feront qu’ils pourront ou qu’ils ne pourront pas assumer l’amortissement des investissements liés à la signature des engagements MAEC ?

  • “Après l’ humiliation des formations obligatoires, sans validation préalable des acquis, nous devons aller pleurer auprès des banques des avances de trésorerie pour combler les déficit de recettes des aides FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural)”, s’inquiète un autre agriculteur installé sur le territoire de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, égrenant non sans rancÅ“ur tous ces “petits malheurs” du monde paysan.