Conseillère générale du canton Perpignan (VI), le Centre-ville, de 1994 à 2008, première femme adjointe au maire de la Ville de Perpignan (avec Paul Alduy) à s’être vue confier la Délégation à l’Environnement et à la Propreté, Mme Marie-Cécile Pons (Centre-Divers droite), forte de ses diverses compétences et connaissances, a décidé de remettre ça en étant candidate sur le canton de Saint-Jacques (Perpignan II).

– ouillade.eu : Qu’est-ce qui vous pousse à revenir sur la scène publique perpignanaise ?
– Mme Marie-Cécile Pons :”D’abord, je n’ai jamais quitté la scène publique. Aujourd’hui encore, je suis présente dans de nombreux et divers organismes, structures, que ce soit dans le logement social, le tissu associatif ou la vie économique. Ensuite, celles et ceux qui me connaissent savent que je ne peux pas me passer de ce précieux contact que j’ai avec beaucoup des habitants du centre ville. C’est une relation privilégiée, que nous avons contruite depuis une vingtaine d’années, au fil de mes mandats successifs. On ne s’improvise pas élu(e) en se levant un matin et en se disant “Tiens, je vais être candidat(e)”… Derrière la fonction d’élu(e), il y a des engagements, il y a une passion de se mettre au service des autres, d’aider chacune et chacun à s’épanouir dans une collectivité. Il y a aussi un réseau de gens, d’amis, basé sur les compétences des uns, les connaissances des autres, l’envie d’être à l’écoute…
“Mais si j’ai décidé de me présenter à nouveau aujourd’hui devant les Perpignanais, c’est avant-tout pour terminer le travail que nous avons entamé ensemble et dont, malheureusement, je constate quotidiennement qu’il a été abandonné. Mis entre parenthèses. Ce travail, commencé en étroite collaboration avec l’équipe dirigeante du Conseil général, pour redonner fierté et dynamisme à notre centre ville, je ne le vois plus, je ne le sens plus. On n’a pas le droit de ne plus rien faire sur le centre ville. Il y a urgence à réactiver tous les projets, toutes les idées semées, car ce n’est qu’à ce prix là que nous sauverons la ville entière du climat de désespérance et de sinistrose ambiantes.
“Je considère aujourd’hui qu’en 2008, dans la confusion, on m’a privé d’une victoire certaine en utilisant des méthodes qui ne grandissent pas la démocratie locale (NDLR. Voir l’affaire des chaussettes), et qu’il est temps de remettre les pendules à l’heure. La balle est dans le camp des Perpignanaises et des Perpignanais. Seule leur mobilisation en ma faveur nous permettra de poursuivre les belles ambitions que nous nous étions fixées”.
– ouillade.eu : Dans quel état d’esprit entamez-vous ces élections cantonales des 20 et 27 mars 2011 ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Dans la sérénité, dans l’action et dans la confiance. Je n’ai eu aucun mal à trouver des soutiens pour me lancer dans cette bataille électorale. Bien au contraire. Ce qui me touche le plus, ce sont tous ces gens, amis ou inconnus, qui dès l’annonce de ma candidature se sont manifestés pour m’aider à relever le défi. C’est formidable. Ils sont formidables”.
Рouillade.eu : Pourquoi avoir choisi de vous pr̩senter dans le canton de Saint-Jacques ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Parce que c’est l’autre canton du centre ville de Perpignan. Parce que c’est dans ce canton que je vis depuis trente ans ! C’est un canton que je connais très bien, où j’ai mes habitudes, où je me déplace quotidiennement. Il n’y a pas une rue, pas un commerce, que je ne connaisse. Je m’étais d’ailleurs déjà présentée dans ce canton, en 1992, mais finalement c’est dans l’autre que j’ai été élue en 1994, puis réélue”.
– ouillade.eu : Qu’est-ce qui, selon vous, vous différencie des autres candidats sur ce canton ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Ma disponibilité. Incontestablement. Lorsque j’ai été élue, à chaque fois, pour justement rester proche des habitants du centre ville et pouvoir être là lorsqu’ils ont besoin de l’aide de l’élu de proximité que doit être le conseiller général, à chaque fois je n’ai eu qu’un seul mandat en main ! En vingt ans de parcours politique en tant qu’élue, je n’ai jamais cumulé deux mandats en même temps. Jamais ! C’est là la meilleure façon d’être disponible, à l’écoute des autres, de pouvoir se consacrer entièrement et pleinement à son mandat. Je suis convaincue que le maire de Perpignan, M. Jean-Marc Pujol, lui aussi opposé au cumul des mandats, comprend le sens de ma démarche”.
Рouillade.eu : Lorsque vous ̬tes sur le terrain, en campagne, que constatez-vous ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Que les gens sont excessivement déçus par l’ensemble de la classe politique. Je pense que nous aurons beaucoup de mal à les motiver pour les faire voter le dimanche 20 mars”.
– ouillade.eu : Qu’entendez-vous le plus souvent ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Les gens sont particulièrement inquiets face à la baisse de leur pouvoir d’achat, ils trouvent que leur qualité de vie régresse, par “qualité de vie” ils pensent à la sécurité, à la propreté, à l’environnement. Les jeunes sont les plus touchés avec des problèmes de logements et d’emplois qui sont catastrophiques. Et ce n’est pas dramatiser la situation que de le dire ! Il faut aller sur le terrain pour l’entendre et le voir. Justement, je ne cesse, à leur rencontre, de leur dire que je peux être un lien efficace entre la Ville, le Département et la Région, car je connais bien les rouages de ces collectivités territoriales et locales. Elue, je pourrais actionner immédiatement les liens d’amitié et de professionalisme que j’entretiens avec le maire de Perpignan, le Conseil général et le président de la Région. Car il faudra réagir très vite si l’on veut encore pouvoir arriver à sauver ce qui peut l’être. Aucun des candidats en lice peut mettre en avant ou s’appuyer sur le réseau dont je dispose afin d’intervenir dans le social, dans le commerce, dans le logement. Si je suis élue, je mettrai tout cela à la disposition des habitants, comme je l’ai d’ailleurs toujours fait”.
– ouillade.eu : Des projets pour ce canton ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Oui, bien sûr. Il y en a un qui saute aux yeux. Même si personne en parle. C’est la réhabilitation de la Caserne Joffre ! 9 hectares concernés au coeur de la ville ! Il faudra bien un jour, très prochain, se pencher sur l’avenir de ce site exceptionnel, dont un jour l’Armée, pour cause de manque de moyens, devra se séparer… Je me battrai aussi pour la réalisation d’un parking sous la Basse. Le projet existe, il est dans les cartons, nous n’avons qu’à les ouvrir. Je me battrai également pour empêcher le déplacement du Palais de justice sur la nouvelle gare. Pas moins de 200 avocats et autant de secrétariats, des magistrats sont concernés. Un tel déménagement ruinerait le centre ville. Quelle que soit la personne qui sera élue dans ce canton, elle devra s’y opposer. Moi, je m’y engage dès à présent. Je le dis. Je persiste et signe. Enfin, je ne manquerai pas bien sûr, si je suis élue, de saisir le maire de Perpignan sur la propreté et la sécurité de sa ville, qui relèvent de sa seule compétence. C’est d’ailleurs amusant de voir qu’un candidat élu à la mairie de Perpignan depuis 10 ans fait sa campagne en promettant de rendre la ville plus propre et plus sûre, alors que jusqu’ici il a eu tous les moyens, et près de 10 ans je le répète, pour le faire…”.
– ouillade.eu : Un oubli dans cet entretien ?
– Mme Marie-Cécile Pons : “Parler à nouveau de la jeunesse, lui faire confiance, l’aider à quitter cette misère qui l’accable – je pense surtout là aux “marchands de sommeil” et autres logements indignes avec lesquels cette jeunesse est obligée de composer… Il faut que tout cela cesse. En prenant pour suppléant justement un jeune, Michel Susplugas, chef d’entreprise installé dans le centre ville, je veux témoigner qu’il existe d’autres voies pour un destin meilleur et un Perpignan plus heureux”.