“La nausée !

 

Mesdames, Messieurs

 

 

Hier, j’ai accueilli au sein de l’entreprise que je préside, Jérôme le SDF de l’avenue de l’hôpital

 

 

 

Touché, ému par les différents articles de presse, par certains messages sur les réseaux sociaux, j’ai pris mes responsabilités de citoyen, d’homme, en lui proposant un abri chauffé provisoire pour ne pas le laisser sur le trottoir en cette période hivernale difficile.
J’avoue que je n’ai pas réfléchi plus que ça à cette initiative, les raisons de ne pas faire les choses étant toujours plus simples à trouver..
Après une mobilisation exemplaire de mes équipes, je croyais donc recevoir une personne oubliée par la société, en manque de repères, désÅ“uvrée, pas simple à gérer après de nombreuses années d’alcool et de rue, personne que l’on nomme singulièrement un marginal pour tout justifier ou surtout pour ne rien voir.
Alors oui, Jérôme est un peu tout cela j’en conviens à cause de vingt-cinq ans de caniveau mais le pire est ailleurs.
Car contrairement à l’idée que l’on pourrait se faire qu’il soit “sauvé” maintenant même provisoirement disons-le clairement, il n’en est rien !
Hier, j’ai atteint les tréfonds de la déchéance humaine.
Usé, cadavérique, malade voire très malade, Jérôme est en train de crever à grand feu. En plus de son handicap, on voit bien que la maladie le ronge de l’intérieur comme de l’extérieur depuis de nombreux mois.
Et qu’il va falloir des soins lourds très rapidement.
Alors l’idée de tendre la main au nom de la solidarité à un inconnu en pareil cas n’est elle pas déjà largement dépassée ??
Je dirige une coopérative agricole, dois-je me substituer à toutes les diverses associations, au corps médical ?
Les tentatives d’aider Jérôme par le passé ont échoué, fallait-il renoncer pour autant ?

 

Est-ce normal qu’à 18h, sept médecins refusent de venir faire une consultation pour un cas un peu extrême ?

 

Je me garderai bien de faire gratuitement des procès d’intention, de juger les autres au vu de la complexité mais en attendant que fait-on ?
Le gîte et le couvert c’était faisable, le reste sera impossible !
J’en appelle donc à une prise de conscience des personnes qui peuvent réellement agir, qu’elles prennent leurs responsabilités comme je l’ai fait pour que Jérôme ne retourne pas dans la rue dans quelques jours finir de mourir dans l’indifférence.
Je me suis entretenu avec la présidente du Conseil Départemental, Hermeline Malherbe, qui m’a assuré de son soutien et je l’en remercie !”.

 

 

 

Jean-Marie Roger
Président de la coopérative pleine du Roussillon au Soler
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