(Vu sur la Toile)

 

Législatives : Mélenchon propose un groupe unique à l’Assemblée, PS, EELV et PCF refusent
(Rédaction du journal Libération : Laure Bretton, Lucas Biosca et AFP)
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Comment gouverner sans majorité absolue ? Qui pour remplacer les ministres battus ? Quels compromis politiques faire et avec qui ? La gauche va-t-elle rester unie ? Quel programme pour les députés d’extrême droite, qui seront plus de 80 à siéger dans l’hémicycle ? Au lendemain des législatives, Emmanuel Macron se retrouve face à une Assemblée nationale très morcelée. Condamné à composer
Libération et AFP.- Les composantes de la Nupes s’opposent à un groupe commun à l’Assemblée. Le Parti socialiste, EELV et le PCF ont déclaré lundi à l’AFP refuser la proposition de Jean-Luc Mélenchon de former un groupe Nupes unique à l’Assemblée nationale, estimant que l’accord de coalition signé début mai prévoyait des groupes distincts. «Il n’a jamais été question d’un groupe unique. Il y aura un groupe socialiste à l’Assemblée nationale», a déclaré Pierre Jouvet, porte-parole du PS. « Pas question de se fondre dans un groupe unique», a pour sa part réagi le porte-parole d’EELV Alain Coulombel. «Nous sommes favorables à un intergroupe mais pas un groupe commun», a souligné un proche du chef communiste Fabien Roussel

Valérie Pécresse appelle (aussi) Macron à «changer de Premier ministre». Depuis les résultats des élections législatives qui ont vu le parti présidentiel échouer à obtenir la majorité absolue, les appels à la démission d’Elisabeth Borne se multiplient. Dernière en date, la présidente de la région Ile-de-France qui ce lundi a estimé «qu’Emmanuel Macron doit tenir compte du résultat de ces élections, il doit changer de ligne politique, changer de Premier ministre et de gouvernement». A son arrivée siège de LR où se réunissait le comité stratégique du parti, l’ancienne candidate à la présidentielle a appelé le chef de l’Etat à «entendre la voix des Français sur la sécurité, le pouvoir d’achat, le rétablissement de l’autorité, la vérité sur la situation financière de la France».

Les socialistes réagissent à la proposition d’un groupe unique de la gauche. En suggérant que les députés de gauche réunis pour la campagne des législatives sous la bannière de la NUPES siègent ensemble dans un même groupe à l’Assemblée, Jean-Luc Mélenchon a suscité une réaction en chaîne des élus socialistes. Qui se montrent pour le moins réticents. La présidente du groupe Socialistes & apparentés Valérie Rabault a immédiatement réagi en s’opposant vertement à cette proposition. «La gauche est plurielle, elle est représentée dans sa diversité à l’Assemblée. C’est une force au service du peuple français. Vouloir supprimer cette diversité est une erreur, et je m’y oppose», a déclaré sur Twitter la députée du Tarn-et-Garonne. Le député de l’Ardèche Hervé Saulignac lui a emboité le pas, voyant dans cette réunion proposée par le leader insoumis une «fusion absorption».

 

Retraite anticipée pour Richard Ferrand…

 

Motion de censure, mode d’emploi. Quatre ans après celle déposée fin juillet 2018, c’est le retour des motions de censure à l’Assemblée nationale. Tout de suite après les résultats du second tour des élections législatives, le député LFI a annoncé que la Nupes allait déposer une motion de censure mardi 5 juillet, lors du discours de politique générale d’Elisabeth Borne. Si elle est approuvée par au moins 289 députés, cette motion de censure sera adoptée et la Première ministre devra remettre la démission de son gouvernement, en vertu de l’article 50 de la Constitution.

Jean-Luc Mélenchon souhaite un groupe unique de la gauche. «Il ne faut pas que notre éparpillement participe à la confusion». Le leader insoumis demande ce lundi après-midi que les différents partis de la gauche, réunis pour la campagne des législatives sous la bannière de la NUPES, siègent également ensemble à l’Assemblée. On attend désormais les réactions des députés socialistes, écologistes et communistes.

«Pas de majorité présidentielle sans la droite». Dans une tribune à Libération, le maire LR de Palaiseau, Grégoire de Lasteyrie appelle à la formation d’une «coalition de projet» entre Ensemble, la droite et le centre, seul moyen à ses yeux d’obtenir une majorité stable et cohérente, capable de garantir la gouvernabilité du pays.

Brigitte Bourguin «off». Vaincue dans la 6e circonscription du Pas-de-Calais, Brigitte Bourguignon indique ce lundi midi sur Twitter «prendre acte» de cette défaite. Et conformément à la règle formulée par Emmanuel Macron avant les législatives, la ministre de la Santé annonce qu’elle quittera bien le gouvernement. Et s’en va sur un ultime constat lucide : «Dans mon territoire comme dans l’ensemble de la France, la percée inédite de l’extrême droite est une réalité. Le front républicain est dangereusement remis en cause. Plus que jamais, notre pays est confronté à une fracture politique qui ébranle les fondements de notre démocratie».

A l’étranger, le risque d’une France «ingouvernable» inquiète. «Cauchemar à l’Elysée», «La France a puni Macron», «Rendre le pouvoir au Parlement»… Au lendemain du second tour du scrutin législatif, les médias étrangers s’alarment de l’instabilité politique que pourrait induire la contre-performance du camp macroniste.

Et maintenant, quel agenda pour l’Assemblée nationale ? Elections des présidents de groupes, de celui de l’Assemblée, de ceux des commissions, déclaration de politique générale de la Première ministre… Pour l’heure, le calendrier des jours à venir fixe plusieurs étapes obligées, comme la constitution des groupes et l’élection de députés à des postes stratégiques (…).