A la lueur des résultats définitifs des élections cantonales des 20 et 27 mars derniers, 3 des 4 députés UMP des Pyrénées-Orientales, à maintenant pratiquement 13 mois des prochaines élections législatives, ont du souci à se faire.
Simplement en calquant ces résultats et en les projetant juste après la présidentielle, on peut d’ores et déjà affirmer que Mme Jacqueline Irles (UMP), députée de la 4ème circonscription, maire de Villeneuve-de-la-Raho et vice-présidente de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), ainsi que Daniel Mach (UMP), député de la 1ère circonscription des P-O, maire de Pollestres et vice-président de l’Agglo PMCA, n’ont aucune chance de retrouver leur siège de parlementaire.
Alors, certes, il faut relativiser le poids de ces résultats, et ce dans la mesure où, seulement, la moitié – 16 cantons sur les 31 de l’assemblée départementale étaient renouvelables – de l’électorat était appelé aux urnes, mais dans les communes où l’on votait les chiffres sont éloquents : dans ces 4ème et 1ère circonscription des P-O, le parti UMP a souvent, pour ne pas dire pratiquement toujours, était balayé dès le premier tour du scrutin. C’est notamment vrai dans des cantons clés, au niveau de la démographie, à Argelès-sur-Mer (4ème circonscription) et au Bas-Vernet (canton IX de Perpignan). Entr’autres.
Et lorsque l’UMP a pû atteindre le second tour de ces cantonales, c’est bien souvent dans ces deux circonscriptions des P-O pour afficher de bien piètres scores. Ainsi sur la Côte Vermeille, où le candidat de l’UMP, Jean-Pierre Roméro, dans son fief de Port-Vendres, devance le conseiller général sortant brillamment réélu, Michel Moly (PS), de seulement 18 voix (999 à 981), alors que ce dernier, électoralement parlant, l’assomme dans les trois autres communes du canton : Banyuls-sur-Mer, Cerbère et Collioure (dont Michel Moly est le maire). Dès lors, même si l’échéance des municipales de 2014 parait bien lointaine à ce jour, Jean-Pierre Roméro a du souci à se faire dans sa propre commune.
D’autant qu’ailleurs, des candidats UMP, même s’ils n’ont pas été élus lors de ces cantonales, font un carton dans les communes dont ils sont maires : André Bascou, sur Rivesaltes, dans la 2ème circonscription, rassemble 1 927 voix (soit 495 voix de plus) contre 1 432 voix à Jean-Jacques Lopez (PS), maire de Salses ; ce qui n’a d’ailleurs nullement empêché “Jaja” (pour Jean-Jacques Lopez) d’être à nouveau très confortablement rééelu conseiller général sur le canton de Rivesaltes. A Prades, dans la 3ème circonscription des P-O, le candidat de l’Elysée (parce que soutenu très activement par le maire de Prades et Secrétaire général-adjoint de l’Elysée, Jean Castex, conseiller régional UMP), Jean Maury (UMP), arrive devant le communiste et maire de Los Masos, Guy Cassoly, de 119 voix ; mais, là aussi, au global et au final de la cantonale, c’est Guy Cassoly (PCF-FDG) qui est réélu conseiller général sur le canton de Prades. Y’a pas (eu) photo !
Les prochaines législatives sur la 1ère et la 4ème circonscription, pourraient être le théâtre de “triangulaires”, véritables pièges électoraux pour les députés sortants de l’UMP. Sur la 4ème c’est d’autant plus vrai que cette fois-ci Mme Jacqueline Irles (UMP) ne devrait pas être “servie” par de nouvelles divisions fratricides au sein du PS (Olivier Ferrand semble s’en être allé définitivement… même s’il conserve un rôle futile, pour ne pas dire virtuel, à Thuir, où il demeure conseiller municipal dans l’équipe de René Olive, PS). Sur la 1ère circonscription, le poids écrasant de l’électorat FN parait annoncer une déroute inévitable pour Daniel Mach (PS), malgré ces nombreuses, sulfureuses – et parfois maladroites aussi, voire ridicules – tentatives pour consolider son ancrage “toujours plus” à droite.
Enfin, la 2ème circonscription des P-O, réputée pour être la plus à droite du département, et sans aucun doute dans la région Languedoc-Roussillon – avec des résultats électoraux digne de ceux que l’on constate traditionnellement sur le littoral varois ou dans la région Nice-Cannes-Côte d’Azur – pourrait également basculer, depuis la perte historique du canton de Saint-Laurent-de-la-Salanque, là aussi ravi à l’UMP par le candidat du MoDem et du PS, José Puig, maire de Claira, qui a battu le conseiller général sortant Divers droite, Alain Got, 1er adjoint au maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque (le député Fernand Siré, UMP). Même si l’UMP conforte ses positions sur le canton stratégique et très peuplé de Canet-en-Roussillon, avec l’élection haut la main du maire de Saint-Nazaire, Jean-Claude Torrens (UMP), dans cette circonscription ce sont les fortes divisions existantes et les ambitions naissantes à l’intérieur même de l’UMP qui pourraient faire le jeu de l’opposition, de gauche notamment, comme on l’a vu en Salanque lors des cantonales des 20 et 27 mars 2011.