Depuis qu’il a été élu maire de Saint-Cyprien, l’avocat Thierry del Poso, Nouveau-Centre (proche de l’UMP), n’en finit pas de ratisser, pour ne pas écrire “labourer”, le terrain de la 2eme circonscription des Pyrénées-Orientales. Au mois de janvier 2011, il aura été de toutes les cérémonies de voeux : Baixas (dont le maire Gilles Foxonet vient d’être confirmé dans la fonction de secrétaire départemental de l’UMP), Canet-en-Roussillon (dont le maire Bernard Dupont a eu tort d’annoncer qu’un seul mandat d’élu lui suffisait), Le Barcarès (dont le matelas électoral des époux Ferrand est incontestablement à chouchouter pour tout candidat une législative dans cette 2eme circonscription), etc-etc.
Bref, si même en public, désormais, Me Thierry del Poso ne cache plus ses ambitions en occupant le terrain politique, cela fait belle lurette qu’en privé il se vante de “viser plus loin et plus haut” que les cantonales… Après, il y a les sénatoriales, mais là les places sont plutôt chères car ça se bouscule déjà au portillon de la droite UMP – avec Jean-Paul Alduy et Paul Blanc pour les sortants, Jean Castex pour l’outsider, André Bascou pour le challenger s’il gagne déjà les cantonales… et tant d’autres encore qui s’y verraient bien on vous en reparlera une auttre fois ! – puis la présidentielle (mais là ça nous étonnerait beaucoup de la part de Me Thierry del Poso.
Reste donc les législatives et là, il est vrai, le maire de Saint-Cyprien pourrait voir s’ouvrir un boulevard devant lui. D’autant que la récente humiliation subie par Alain Got, conseiller général UMP sortant du canton de Saint-Laurent-de-la-Salanque, qui s’est vu retirer l’investiture UMP (au profit de Mme Marie-José Amigou) pour les prochaines cantonales (20 et 27 mars 2011), aura immanquablement de fâcheuses conséquences pour le député UMP sortant, le docteur Fernand Siré, de par ailleurs maire de Saint-Laurent-de-la-Salanque. Ce dernier sort incontestablement très affaibli de la décision prise par le Comité départemental de l’UMP, réuni lundi dernier en soirée à Baixas, à l’encontre de son 1er adjoint, Alain Got.
En écartant Alain Got de l’investure UMP, en lui préférant un autre adjoint (Mme Marie-José Amigou) de son conseil municipal, le Comité départemental de l’UMP a inévitablement créé un schisme à l’intérieur de l’équipe municipale du docteur Fernand Siré.
En attendant, Me Thierry del Poso se dépense sans compter pour occuper le terrain médiatique. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il balance une initiative ou plutôt une polémique.
La dernière en date concerne des propos du maire de Saint-Cyprien sur l’avenir des intercommunalités : “C’est la loi qui oblige aujourd’hui à créer des communautés de communes de plus de 50 000 habitants d’ici 2013. Or, avec 15 000 habitants sur un territoire, Sud-Roussillon doit se tourner vers une autre intercommunalité pour régulariser cette situation (…)”, déclarait Me Thierry del Poso, le 20 janvier 2011, dans les colonnes de notre confrère L’Indépendant.
Ce dimanche 6 février 2011, dans le même journal, c’est Jean-Jacques Lopez, maire PS de Salses, conseiller général, aux côtés de José Puig, maire de Claira, président de la communauté de communes Salanque-Méditerranée, et Guy Parès, maire de Pia, qui montent au créneau pour s’indigner de tels propos : “Il ne s’agit pas de 50 000 habitants, contrairement à ce que raconte Thierry del Poso, mais de 5 000 habitants (…). Quand on est élu, on doit être sérieux (…)”.
Depuis, Mme Marie-Pierre Sadourny , PS, qui siège dans l’Opposition au conseil municipal de Saint-Cyprien, ne mâche pas ses mots contre Me Thierry del Poso (TDP). Sur son blog, on peut lire : “Dire notre colère face aux mensonges de TDP n’est certes pas un commentaire, mais une réaction. C’est pourtant ce à quoi nous nous bornerons tellement est grande notre lassitude, tellement est lourd notre ressentiment depuis cette triste et calamiteuse élection ! Nous n’avons eu de cesse depuis plus d’un an en effet de dénoncer les manoeuvres misérables et bassement politiciennes du chef de file de l’actuelle majorité. TDP semble se complaire et se fondre dans le jeu dangereux du pouvoir solitaire. Toute décision est précédée et suivie de mensonges qui ne trompent que les “mal-comprenant”. Cette “affaire” n’échappe pas à la règle “delposienne” : on veut rattacher Sud-Roussillon à l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération) ? On commence par rassurer, la main sur le coeur : rien ne se fera sans concertation. Puis on laisse filtrer des bruits alarmistes sur la gestion de Sud-Roussillon. On alourdit même la barque en reconduisant 12 vice-présidents… rémunérés ! Cela ne suffit pas ? On propage des informations de rencontres avec tel ou tel président de communautés de communes voisines. Le sujet n’est pas encore mûr ? Prenons l’air contraint et, à coeur défendant laissons penser que le rattachement semble inévitable. Il manque le coup de grâce ? Disons alors qu’il faut obligatoirement 50 000 habitants pour former une communauté de communes. 50 000 au lieu de 5 000 ! Et si ce n’est pas vrai, qu’importe puisque un jour ce le sera ! (…)”.