LU SUR LE SITE “RUE 89”

 

Chérie, tu me gardes la mairie ? Je reviens l’année prochaine…

Mathieu Cantorné | Rue89

Sous le coup d’une mesure d’inéligibilité jusqu’en mai 2014, Paul-Marie Bartoli ne pourra se présenter aux élections municipales de mars prochain à Propriano. A deux mois près, c’est dommage…

Membre du Parti radical de gauche et maire de la petite commune de Corse du sud depuis près de quinze ans, l’élu a donc été contraint de trouver une parade pour ne pas se faire piquer l’hôtel de ville. Sa solution : faire élire sa femme, chargée de lui garder le fauteuil au chaud.

Joëlle Ferrand à Barcarès, Catherine Mégret à Vitrolles, Maryse Joissains-Masini à Aix-en-Provence : au-delà de l’anecdote corse, le pouvoir local se partage souvent en famille.

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Caroline et Paul-Marie Bartoli

A Propriano, en Corse

 

Caroline Bartoli est désormais la candidate officielle de la majorité sortante pour les municipales de mars prochain à Propriano. Une candidature sans ambiguïtés, puisque Paul-Marie Bartoli « a annoncé que sa femme sera candidate et élue en mars, puis démissionnera avec un certain nombre de conseillers afin de procéder à une nouvelle élection, pour lui céder sa place dès qu’il sera à nouveau éligible » rapporte France 3 Via Stella (Corse).

Lors de son premier discours officiel en janvier dernier, Caroline Bartoli a d’ailleurs affirmé sans ciller n’avoir « aucune envie de commencer une carrière politique », selon Corse Matin.

L’INTERVIEW DE CAROLINE BARTOLI SUR FRANCE 3 VIA STELLA

Visiblement très mal à l’aise lors de son passage sur le France 3 local, la candidate de circonstance a les yeux rivés sur ses fiches, et se révèle incapable de répondre à la moindre question sur la politique municipale, se bornant à répéter : « Je continuerai ce qu’à commencé mon mari ».

La séquence trouve son point d’orgue au moment où le journaliste l’interroge sur le plan local d’urbanisme de la ville (à 1min50 dans la vidéo ci-dessus). Prise au dépourvu, Caroline Bartoli hausse les sourcils, se tait, puis embraye sur la « diversité » de son équipe. Rire ou pleurer, on hésite encore.

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Alain et Joëlle Ferrand

Au Barcarès, dans les Pyrénées orientales

 

Station balnéaire des Pyrénées-orientales, la ville du Barcarès est dirigée par les époux Ferrand sans interruption depuis 1995. Alain, puis Joëlle, puis encore Alain ; l’hôtel de ville change de main au rythme des condamnations successives du couple.

Elu maire sur une liste RPR en 1995, Alain Ferrand est contraint de démissionner en 1999, quand il est condamné pour « abus de biens sociaux » et déclaré inéligible pour une période de trois ans. Sa femme Joëlle prend la suite. Elue dès le premier tour en 1999, elle restera à la tête de la ville durant douze ans.

Problème : elle est à son tour condamnée à trois ans d’inéligibilité en 2011, en raison d’irrégularités lors des travaux de dragage du port de la ville. Qu’à cela ne tienne, son mari, de nouveau éligible, se représente à la municipale partielle organisée en août 2011, et l’emporte dès le premier tour avec plus de 52% des voix.

Candidat aux prochaines municipales, Alain Ferrand pourrait bien être empêché de réaliser un troisième mandat s’il est élu en mars. Mis en garde à vue puis libéré en décembre dernier, dans le cadre d’une affaire de « favoritisme et prise illégale d’intérêts », l’élu risque une nouvelle peine d’inéligibilité.

La condamnation de Joëlle Ferrand courant jusqu’en 2016, elle serait alors empêchée de prendre sa suite. Reste à savoir si Mathilde, fille du couple présente sur la liste du père en 2011, viendra au secours de ses parents.

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Catherine et Bruno Mégret

A Vitrolles, dans les Bouches-du-Rhône

 

Le couple Mégret chez lui, en 1997 (KOBBEH/SIPA)

Aux municipales de 1995, Bruno Mégret – encore membre du Front national – se présente dans la ville de Vitrolles. Arrivé en tête au premier tour avec plus de 40% des voix, il offre son plus beau score au FN, mais est battu de justesse au second tour par le sortant socialiste.

Le candidat malheureux conteste le scrutin, qui sera annulé l’année suivante pour « graves irrégularités ». Une nouvelle élection est programmée pour 1997.

Entre-temps, Bruno Mégret écope d’un an d’inéligibilité pour avoir dépassé le plafond des dépenses de campagne autorisées. Trop peu pour décourager le futur fondateur du Mouvement national républicain, qui annonce son intention d’ envoyer sa femme. Catherine Mégret est élue le 9 février 1997, et Bruno tient sa revanche.

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Maryse et Alain Joissains

A Aix-en-Provence, en région PACA

 

Maire d’Aix-en-Provence.