L’affaire se passe au cÅ“ur des merveilleuses Albères, plus précisément sur le territoire de la commune de Laroque-des-Albères, très exactement sur le domaine du Mas Rancoure.

Depuis 2012, Michaël Georget, 34 ans, en exploite une partie des vieilles vignes (4-5 hectares), de même que les propriétaires lui ont confié les clés de la cave qu’il a aménagée, notamment par l’apport de quelques cuves en fibre “afin de travailler en mono-cépage”.

Il est devenu, sur le sol roussillonnais, un passionné acharné de l’agriculture biodynamique – appelée plus communément “biodynamie” – un système de production agricole inspiré par l’anthroposophie, qui consiste à regarder toute ferme, tout domaine agricole (& viticole) “comme un organisme vivant, le plus diversifié et le plus autonome possible (…)”.

Seulement voilà, l’une des parcelles agricoles sur laquelle il entrepose une partie de son matériel – notamment un réfrigérateur pour faire la pression à froid du raisin – mitoyenne d’une partie immobilière privée du mas, est l’objet d’une polémique sans fin depuis qu’un retraité, qui s’y est installé en résidence secondaire ne l’entend pas de la même oreille. Au sens propre comme au sens figuré. Le retraité, qui lorgnait sur ce lopin de terre pour ses vieux jours dans le prolongement de son habitation, aurait décidé, puisqu’il n’aurait pu l’acquérir, de partir en guerre contre le vigneron.

Et il prendrait, dit-on, un malin plaisir jusqu’au-boutiste… Jusqu’à harceler l’adjoint au maire de Laroque-des-Albères délégué à l’Urbanisme.

Bref, l’affaire prend de l’ampleur. Et provoque un joyeux tintamarre.

Mais le maire, Christian Nauté, pourrait rapidement siffler la fin de la partie, lui qui durant la campagne électorale lors des dernières élections municipales (23 & 30 mars 2014) a mis “la redynamisation de l’agriculture jusqu’au pied du village” au cÅ“ur de son programme.

En effet, la commune de Laroque-des-Albères abrite l’un des trois PAEN – Périmètre Agricole Et Naturel – approuvés par le Conseil général des Pyrénées-Orientales, avec : le PAEN de la Prade de Canohès et du plateau agricole attenant ; et le PAEN des lieux-dits Les Olivedes et Al Quinta (également situé sur le territoire de la commune de Laroque-des-Albères).

Il s’agit à chaque fois de favoriser la remise en valeur agricole ou forestière du site, de préserver sa richesse paysagère et écologique, d’aménager les accès et les chemins, de valoriser le patrimoine bâti… et de sensibiliser la population à la richesse du site.

Le maire de Laroque-des-Albères, dans le département des P-O et sur l’ensemble de la région Languedoc-Roussillon, se positionne stratégiquement et de manière avant-gardiste dans un contexte périurbain très marqué et loin d’être évident “à cause de la fragilité de l’agriculture face au développement de l’urbanisation et au contexte économique agricole difficile”.

Christian Nauté maintient le cap, solidement installé à la barre, dans l’intérêt environnemental et paysager de son territoire. Il sait combien et comment l’apport quotidien et permanent des agriculteurs, éleveurs ou vignerons, est précieux pour soutenir le cadre de vie et la vie sociale dans les merveilleuses Albères.

Dans le cas présent, si Michaël Georget n’obtenait pas satisfaction – à savoir de continuer à faire son métier dans la sérénité – le vigneron serait sans aucun doute obligé de freiner ses ambitions au niveau de son concept biodynamique