Alors qu’un chef d’entreprise toulousain se bat pour obtenir gain de cause contre le candidat UMP sur le canton du Bas-Vernet (Perpignan IX), Jean-Louis de Noëll, de par ailleurs ancien patron de l’extrême-droite dans les Pyrénées-Orientales, nous avons appris ce jour dans les colonnes d’un hebdomadaire départemental des P-O, proche de l’UMP, que dans le passé Jean-Louis de Noëll avait déjà été condamné “pour abus de biens sociaux” !
Le rédacteur de l’article en question, tout en tentant de minimiser les faits, n’y va pas avec le dos de la cuillère, puisqu’il reconnait “Que Jean-Louis de Noëll n’avait lésé personne puisqu’il était l’unique actionnaire de son entreprise. Mais il avait violé la loi en faisant acheter des biens immobiliers par son entreprise (…)”. Ce qui est formellement interdit. Et d’ailleurs, la justice l’a sanctionné. C’était en 1998, déjà.
Jean-Marc Auguet, gérant de la société EUGéNIE PRODUCTION, “le” chef d’entreprise toulousain qui s’estime aujourd’hui “ruiné” par les agissements de Jean-Louis de Noëll, ne fait que réclamer au candidat de l’UMP sur le Bas-Vernet le règlement d’une dette désormais supérieure à 150 000 euros (très exactement 152 794,01 euros au 27 décembre 2010), jugement du Tribunal de Commerce de Perpignan à l’appui.
Il a écrit à plusieurs reprises aux responsables de l’UMP. D’abord à Perpignan ; en l’occurrence à Gilles Foxonet, maire de Baixas, vice-président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération) et secrétaire départemental de l’UMP des P-O. Puis à Paris, à Jean-François Copé, patron de l’UMP.
A chaque fois, copies de ces courriers ont atterri sur le web. Comme par hasard… Certains médias les ont ignoré. D’autres, ou, plus exactement, un seul site électronique a décidé de s’y intéresser, d’en vérifier le contenu en enquêtant dans le contexte politique local pour en arriver à la question suivante : “Comment un parti politique, l’UMP pour ne pas le citer, peut-il donner une investiture à un candidat qui, comme l’affirme et le prouve le malheureureux chef d’entreprise toulousain, traîne derrière lui des casseroles ?”.
L’heure de vérité a peut être enfin sonné pour Jean-Marc Auguet qui devrait pouvoir se faire entendre à Perpignan, et ce grâce à… Jean-Louis de Noëll himself.
En effet, l’hebdo départemental proche de l’UMP dont il est ici question, nous apprend que Jean-Louis de Noëll se serait (enfin) décidé, après en avoir brandi maintes et maintes fois la menace (sans doute pour faire taire la liberté d’expression ?), et dans l’excitation de la campagne électorale, à déposer plainte : contre X, contre M. Auguet, contre ouillade.eu, etc-etc. Bien sûr.
Cette histoire va rappeler sans aucun doute de bons souvenirs à de nombreux Perpignanais…
En ce temps-là, au tout-début des années 90, un homme politique roussillonnais très influent, très très influent (comme dans la chanson de Charles Aznavour…), avait été mis en cause dans un tract anonyme par de graves accusations et dénonciations.
Que fit l’élu en question ? Bien conseillé par ses proches, comme toujours dans ces cas-là, et dans le feu de l’excitation électorale, il alla déposer plainte. Il fut d’ailleurs reçu avec beaucoup de courtoisie et, surtout, “entendu” à la PJ de Perpignan. Les enquêteurs ayant mis du coeur à l’ouvrage pour… vérifier “les méchantes, odieuses, scandaleuses et diffamatoires” (bref tout le tralala littéraire habituel) affirmations contenues dans le tract, plutôt que de perdre leur temps à en rechercher les auteurs. Chacun connaît la suite.
Mais revenons à nos moutons.
Cette fois-ci la tâche des enquêteurs devrait être facilité par la connaissance de l’auteur des lettres : M. Auguet lui-même (dont le siège social de l’entreprise SARL EUGéNIE PRODUCTION se situe 146 avenue des Etats-Unis, à Toulouse 31200). Celui-ci ne s’en est jamais caché puisqu’il les a toujours et toutes signées, ces correspondances à MM. Foxonet, Copé et à la presse, de sa vraie main droite (pour ceux qui en douteraient encore, il est adhérent à l’UMP !).
Ainsi que par la connaissance du dossier : tout est consigné au Greffe du Tribunal de Commerce de Perpignan : la SAS FRUILEG est en redressement judiciaire ; un mandataire judiciaire a même été nommé (il s’agit de Mme Hélène Gascon) ; l’administrateur judiciaire est Me André Samson ; le juge-commissaire est M. Alphonse Gonzalez (dossier N° 11259). Des avocats sont même en charge de l’affaire : Maître Poloni en qualité d’intervenant volontaire pour la société FRUILEG – dirigée par Jean-Louis, Marie, Abdon, de Noëll – et dont l’activité principale est l’achat, la vente en gros, demi gros et détail, courtage de fruits et légumes et produits du terroir, en France et à l’étranger. Pour EUGéNIE PRODUCTION, le conseil est la SCP Lachau, Brazès, Gipulo, Dupetit, Estang-Galy, avocats associés, également au Barreau des Pyrénées-Orientales.
Lors de l’audience publique en date du 10 novembre 2010, au Tribunal de Commerce de Perpignan, ledit tribunal statuant publiquement, par jugement réputé contradictoire et en premier ressort :
Рd̩clare la demande de M. Auguet r̩guli̬re, recevalble et bien fond̩e,
– rejette les demandes de l’intervenant volontaire (Me Poloni pour M. de Noëll),
– prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à l’encontre de SAS FRUILEG (…).
Par la connaissance, enfin, du site, ouillade.eu, qui a “osé” mettre en ligne… toute une histoire. Et quelle histoire ! Les électeurs-trices perpignanais(es) du Bas-Vernet ont aussi le droit de savoir qui sont les “heureux” élus, non ? Comme à Tunis, au Caire… ou, plus près de chez nous, à Saint-Cyprien.