Jean-Paul Alduy (UDI), président de l’Agglo de Perpignan (PMCA).

 

Devant les chasseurs, lors de leur traditionnelle assemblée générale annuelle, le week-end dernier à Ille-sur-Têt, Jean-Paul Alduy (UDI), président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), a prononcé un discours, dont nous ne résistons pas à vous communiquer la teneur, “brillantissime”

– “Laissez-moi d’abord vous dire combien je suis heureux, en cette matinée, de me retrouver parmi vous, pour partager, un de ces moments privilégiés qu’offre la vie publique.

 

Je dois vous faire un aveu : je ne suis pas chasseur. Même si parfois en politique, on est un jour chasseur, et le lendemain gibier. Et c’est d’ailleurs la seule profession où on tente de vous « abattre » à plusieurs reprises. Et malgré cela, je suis toujours là.

 

Je sais le lien historique qui unit la France et les chasseurs. La chasse, c’est une gestion responsable et scientifique. La chasse, c’est aussi un élément de l’identité de notre pays.

C’est pourquoi il me paraît indispensable de se démarquer des idéologies et des confrontations artificielles.

 

La chasse est une activité nécessaire, une tradition vivante et un lieu de sociabilité, de convivialité et de solidarité.

 

Elle est, en outre, un outil de développement rural et de gestion de l’environnement. Les chasseurs ont une vraie connaissance des espèces. Ils ont été les premiers, je le rappelle, à s’intéresser à la préservation des habitats. Les espèces sont menacées par nos modes de vie qui détruisent les habitats. A l’inverse, les chasseurs jouent un rôle essentiel pour l’entretien et la gestion rationnelle des espaces et des espèces. Ils ont d’ailleurs permis un retour du grand gibier qui aujourd’hui est abondant. Notre priorité doit être désormais de retrouver du petit gibier dans nos campagnes.

 

L’organisation française de la chasse a été nettement renforcée ces dernières années. Nous avons des atouts: des fédérations structurées, une chasse bénévole et démocratique, des structures scientifiques de gestion.

 

Il est grand temps de rappeler ces vérités et de réconcilier les amoureux de la nature. Ma volonté est que la chasse soit une activité respectée, et qu’il ne soit pas porté d’atteintes supplémentaires à son exercice.

 

Je sais que vous souffrez des lourdeurs administratives et des incertitudes. Je me souviens, lorsque j’étais Sénateur avoir facilité avec mes collègues de l’ex-majorité  la pratique de la chasse : abrogation du “mercredi sans chasse”, autorisation de la chasse de nuit, allègement des timbres et redevances, simplification par le guichet unique pour la validation du permis de chasse.

 

Nous avions également commencé à régler le contentieux avec la Commission européenne, qui menaçait la chasse au gibier d’eau. L’Union européenne n’a vocation à protéger et définir des règles pour les oiseaux migrateurs qui traversent ses frontières, mais il appartient aux seuls Etats de déterminer les conditions de chasse sur leur territoire. Et c’est d’abord au niveau départemental, c’est-à-dire au plus près du terrain, que la chasse doit être gérée.

 

La gestion des espèces doit être scientifique, c’est-à-dire reposer sur les études de l’observatoire de la faune sauvage. S’il y a divergence de point de vue avec d’autres institutions, c’est aux experts de se mettre d’accord. Et seul compte l’état de conservation d’espèce. Ces règles sont simples.

 

Je souhaite, comme vous, que nous ayons une parfaite connaissance de l’état de chaque espèce pour éviter sa prolifération ou que sa reproduction ne porte pas atteinte à d’autres espèces.

 

Plus généralement, je suis de ceux qui considèrent qu’aucune réglementation ne doit être décidée sans en discuter au préalable avec les chasseurs. Tout projet de réglementation européenne ou nationale, et même locale, doit faire l’objet d’une concertation systématique avec leurs fédérations et associations représentatives.

 

Nous devons donner la priorité à la vie rurale, c’est-à-dire au développement d’activités dans les petites villes et les campagnes, au maintien des services et commerces de proximité.

 

 

Nous avons signé une convention cadre qui unit désormais Perpignan-Méditerranée avec la Fédération de chasse des PO. Et je trouve que cela va dans le bon sens, et cela fait même belle lurette que nous aurions dû le faire.

 

En effet, lorsque je regarde les compétences de la Communauté d’Agglomération qui sont concernées, nous faisons ensemble du développement durable : mise en valeur des paysages, préservation des sites naturels remarquables, reconquête des friches agricoles et viticoles périurbaines et préservation des vignes patrimoine.

 

Dès aujourd’hui, nous envisageons de centrer nos actions sur un accompagnement des gardes du littoral sur l’étang de Canet/Saint-Nazaire, les plantations destinées au gibier d’eau sur les friches agricoles et sur un volet essentiel à mes yeux : l’information et la formation à l’environnement des divers publics sur les lieux d’accueil, comme la Cabane des Pêcheurs sur l’étang.

 

Voilà ce que je voulais vous faire partager, concernant ma vision de la chasse.

Je compte, dans ce domaine comme dans d’autres, faire prévaloir la raison, la compréhension et la concertation”.