Lors de la réunion du Conseil municipal du 3 juillet 2015, hors ordre du jour, l’information de l’étude d’un projet agricole a été donnée par le responsable de la commission adéquate. De quoi est-il question ?

Un projet sur sept hectares

Sur une surface de sept hectares environ, autour du château d’eau, un espace serait aménagé pour pallier à la déprise, pour arrêter les broussailles qui gagnent du terrain, pour reconquérir de la place sur les friches, remédier à la pollution de la nappe. Soulignons que cette dernière n’est pas uniquement polluée autour du forage. Tout le monde aura bien compris. Il aurait comme orientation de faciliter l’installation de jeunes en maraîchage, en viticulture bio.
Il en serait donc fini avec l’espoir des propriétaires concernés, de voir leur terrain classé en zone constructible. Cela peut se comprendre, si cette zone est effectivement dans le PPR (Plan de prévention des risques).

Un revenu indispensable

D’ores et déjà, plusieurs réflexions s’imposent. Celle du possible maraîchage en est une. S’il est question, de permettre une installation et plus rien, ce raisonnement nous semble un peu court et dangereux. Que cela soit en maraîchage ou en viticulture, pour créer une installation, il est indispensable de pouvoir compter sur un revenu. Ceci, le temps que des entrées financières soient disponibles, effectives. S’il en est autrement, des illusions vont être créées. Nous n’avons pas le droit de le faire. D’autres s’en occupent. D’autre part, il nous est agréable de souligner que nous avions proposé dans un commentaire en date du 8 février 2014 dans ces mêmes colonnes, l’idée du manger bio. Nous disions : “En effet, je pense que le maraîchage, en liaison avec la cantine du CEG et le “manger bio” pour les enfants, peut avoir une place dans notre économie locale avec l’installation d’un ou deux jeunes. Je sais que la Chambre d’Agriculture est prête à aider pour aller dans ce sens”. Nous pouvons ajouter également dans cette démarche, le centre CCAS de l’EDF à Estagel, mais certainement d’autres collectivités alentour. Que de temps perdu !

Les premières questions sont :
– 1/ Quelle proposition envisage la commission agricole de la commune pour financer un revenu, sur quelle durée, dans le cadre édicté ci-dessus, aux jeunes en installation (maraîchage, viticulture ). Sans ce revenu, l’échec est assuré.
– 2/  La commission envisage-t-elle l ‘ appui de la Chambre d’Agriculture pour mettre en place une étude de faisabilité, de rentabilité.
– 3/ Est-ce qu’un travail commun est envisagé avec les dirigeants de la cave coop.
– 4/ Où irait la production en vin. Cave particulière ou privée.

Ce projet pourrait apparaître comme louable s’il ne nous semblait pas disproportionné face à l’ampleur de la tâche. Sept hectares à l’étude, alors que des dizaines d’autres restent à l’abandon. Il est à souligner que la “plaine” est fournie en eau par l’arrosage sous pression grâce au barrage sur l’Agly. Une véritable, une merveilleuse, une fabuleuse opportunité laissée en friche à nos jours.
Sept hectares apparaissent, au regard de la tâche, comme l’initiative d’un privé et en aucun cas, d’une collectivité.

Deuxième série de questions :
Р1/ Quels seraient les propri̩taires concern̩s par cette op̩ration.
– 2/ Quel financement, venant d’où, pour entreprendre la réalisation et quels en seraient les maîtres d’œuvre.

Des dizaines d’hectares concernées

Un projet digne de ce nom pensons-nous, devrait s’établir sur plusieurs dizaines d’hectares, en relation avec les communes avoisinantes et leurs structures coopératives.
En dehors de cela, nous resterons dans une vue étriquée du problème, sans espoir de donner confiance à aucun jeune désirant s’installer en agriculture. Ces derniers veulent vivre dignement de leur travail et ils ont raison. Ils veulent aussi être indépendants de leurs aînés, surtout financièrement. Hors de question de les blâmer pour cette vision du monde d’aujourd’hui. Bien au contraire.
Nul doute que des jeunes, des femmes, des hommes courageux existent, sont présents sur notre territoire pour marcher résolument vers un avenir digne. Encore faut-il proposer de vrais projets ambitieux avec de vrais revenus à la clé, pouvant retenir leur attention, leur motivation.
Pour aller dans ce sens, faire avec eux, prendre en compte leurs propositions, est la première, l’impérative, l’inéluctable nécessité pour espérer avancer dans le XXIe siècle d’un pas allègre et confiant.