Dans l’actualité pourtant bien alimentée de ces derniers jours, dans la presse, dans les réseaux sociaux, beaucoup d’idées sont émises, circulent, font leur bonhomme de chemin. Quand est-il dans les rues de notre village ? Que pense le citoyen lambda ?

 

 

Essayons, en quelques phrases, de comprendre la réalité sur le terrain, si ce n’est d’avoir une analyse qui serait certainement plus conforme à la difficulté du moment. Mais pour construire une analyse, encore faut-il qu’il y ai un débat. Soyons lucide. Ce dernier n’existe pas. Pire ! Il n’est proposé par personne, en tout cas dans notre village.
Alors voilà !

Quelques rappels

Serions-nous devenus un peuple de moutons après avoir été un peuple de révolution ?
Aurions-nous comme pâtres, des bergers sans bâtons ni orientations ?
Dans notre village, aurions-nous oublié les 41 internés à la suite du coup d’état de Napoléon III en 1851 ? Ce même Napoléon III, dit « Napoléon le petit » par Victor Hugo.
Aurions-nous oublié le coup de poignard de François Arago dans la cuisse d’un officier espagnol, alors qu’il n’était encore qu’un enfant ? Aurions-nous oublié cet esprit de révolte, de résistance, face à l’occupant d’alors ? Ou le souvenir de cette période ne serait-il devenu qu’une sorte de folklore, qui permettrai de dire : « n’oublions pas, mais surtout ne recommençons pas » ?
Ne nous rappèlerions-nous pas les diverses occupations de la voie publique pour défendre la poste, les VDN (vins doux naturels), l’économie du vin d’une manière plus générale ?
Les résistants estagellois du dernier conflit mondial, seraient-ils définitivement sortis de nos mémoires ?
Les luttes pour conserver tous ses atouts au collège, à l’école, ne serait-ils plus qu’un sombre souvenir dont nous devrions avoir honte ?
« Le Festival d’Estagel et des Côtes du Roussillon Village », symbole d’une volonté politique mis en place par les élus de l’époque, sous la conduite d’Antoins Sarda, pour promouvoir notre première et seule économie, la vigne et le vin, aurait-il été submergé par un brouillard opaque feutrant toutes ces saines volontés pour protéger et promouvoir un bien commun ?
Nous serions tentés de répondre par la seule affirmative à tout ce questionnement, au vu du mutisme dont font preuve tous les « politiques » du village à l’annonce de la nomination de Jean Castex, maire de Prades, à la tête du gouvernement.

Quel positionnement pour les responsables ?

Ainsi, nous ne saurons pas ce que pensent de ce remaniement ministériel, celles et ceux qui ont en charge la vie de la commune. Tout est fait comme si notre village, pour lequel certains dans le département et d’une façon amicale, avait surnommé de « Petit Moscou », avait sombré corps et âme dans les affres de l’individualisme forcené, du « laissons faire les autres », du village replié sur lui-même, sans aucune approche avec le monde extérieur, pourtant si enclin a décider de notre avenir, de celui de la commune. «Pour vivre heureux vivons cachés, ou couchés » (au choix), serait-elle devenue la nouvelle maxime permettant de rassembler largement ?
Des résistances à cette situation, sont pourtant bien présentes. Elles prennent corps et disparaissent dans la foulée, mais jusqu’à quand ?
Trouveront-elles quelques femmes et hommes charismatiques, courageux, mettant la peur du : « Quand dira-t-on » dans leur poche, recouvert d’un épais mouchoir, pour relever le flambeau du bon sens ? Inscrire ainsi à nouveau notre village, dans une démarche de progrès social, économique, culturel ? De volonté retrouvée pour faire d’Estagel la cité qui, dans la vallée de l’Agly, soit celle qui ose y compris au niveau politique ?
Sera-t-elle celle qui dans cette même vallée, dira stop aux mièvreries gouvernementales et présidentielles. Mièvreries tendant à faire croire à la responsabilité pleine et entière des communes, en passant la brosse à reluire sur les épaules des maires, tout en enlevant aux villes, les moyens financiers de construire pour les citoyens ?
Sera-t-elle celle qui dira stop à l’individualisme dans lequel ceux qui gouvernent depuis plusieurs décennies, ont enfermé les forces vives que sont les communes ?
Certes, l’avenir parlera. Mais en attendant, osons espérer un sursaut salvateur des valeurs qui ont fait, au cours des siècles maintenant, l’identité de notre village.
« Soyons réalistes, exigeons l’impossible », aurait dit Che Guevarra.
Pourquoi pas ?

Joseph Jourda