Qui aurait pu croire, lorsque Estagel était surnommé fort amicalement d’ailleurs, « le petit Moscou », qu’arriverait le jour où le FN arriverait en tête dans une quelconque élection, devançant le candidat choisi par le PCF. Ceux qui auraient osé avancer une telle hypothèse, auraient étaient considérés comme de doux rêveurs, par tous, de droite comme de gauche. Et pourtant !

Pour ce premier tour de l’élection présidentielle 2017, avec 425 suffrages (35 %), Marine Le Pen (FN) devance Jean-Luc Mélenchon (Front-de-Gauche) ayant fait le score de 337 voix (27,8 %). Les pourcentages sont calculés sur les suffrages exprimés. Si nous constatons comme partout, l’effondrement du PS et du parti LR (Les Républicains), cela ne peut pas tout expliquer. En effet, au premier tour de 2012, le FN avait fait le score de 289 voix (23, 69 % ), Jean-Luc Mélenchon 273 ( 22,38 % ), toujours sur les exprimés.
En 2007, le FN avait obtenu 14,33 %, toujours au premier tour. Les ingrédients étaient présents, réunis, laissant supposer un vrai marasme politique à venir. À vrai dire, si le tocsin avait déjà retenti à ce moment-là, certainement n’a-t-il pas sonné assez fort.
Les chiffres parlent. Pas besoin de commentaire.

Quelles raisons invoquer ? Quel questionnement ?

La raison de l’avancée des idées du FN, rejoignent certes, les analyses réalisées pour l’ensemble du pays. Mais ne faut-il pas ajouter que la crise frappe encore plus fort dans notre village ? Ce n’est pourtant pas l’arrivée de migrants qui est venue renverser un ordre qui semblait parfaitement établi. Ce problème ne s’est pas posé. Nous n’avons pas non plus, fort heureusement, dû subir d’attentats.
Alors quoi ? Comment ?
Est-ce que le laxisme, sournoisement, s’est instauré ? Ce qui a eu pour effet, de ne pas dénoncer avec la force nécessaire les idées d’extrême droite ? Est-ce que, au travers d’exemples concrets, les preuves ont été apportées qu’il été possible de réagir autrement que par le politiquement correct, le conformisme ambiant ?
Il nous semble que ce questionnement, comme d’autres certainement, devrait être pris en compte par les citoyens sincères. Et ils sont nombreux. L’heure n’est plus au : « Nous ne sommes pas les seuls à subir cette situation » ce qui reviendrait à dire : « Attendons que les autres fassent à notre place ».

Au plus près des gens

Nous savons tous, par expérience, que ce problème comme les autres, tous les autres, commenceront à trouver une solution s’ils sont pris à bras-le-corps au plus près des populations. Nous avons tous, notre part de responsabilité. Nous avons tous le devoir de faire face, de nous rassembler le plus largement possible, pour enrayer ce mal qui, si nous laissons faire, risque de devenir endémique. Ce sont les jeunes générations qui risqueraient de payer le prix fort de notre indolence.

Se rassembler pour faire face

La première étape pour aller dans ce sens, sera le deuxième tour de l’élection présidentielle. De n’importe quelle manière, le problème ne sera pas résolu pour autant, même si nous pensons que pour battre ces idées extrêmes portées par le FN, il faut s’allier avec le diable. À plus long terme, le courage politique, la persévérance, devront être de mise. Devront être mis à l’ordre du jour avec le plus de force possible, en bannissant tout esprit partisan, tout esprit de boutique. Nous avons besoin de nous rassembler pour lutter. Nous devons tout faire pour convaincre qu’une autre route est possible y compris convaincre ceux qui aujourd’hui ont fait le choix d’un vote extrême.

Joseph JOURDA.