“Les périodes électorales, sont toujours un moment privilégié, pour chacun(e) d’entre nous, de prendre du recul, de se remettre en question, de réfléchir. Cela ne plaît pas toujours mais il est important que les citoyens aient cette démarche. Certains préféreraient des moutons, des chèvres que l’on peut insulter, bousculer, en sachant que ces pauvres animaux n’auront rien d’autre à dire sinon de faire entendre leurs merveilleux bêlements. Avec les femmes, les hommes, fort heureusement, il en va tout autrement.

Ces élections municipales sont vraiment drôles à Estagel.

A tort ou à raison, aucun candidat ne se réclame d’aucun bord politique affirmé. Ceux qui sont censés être à gauche le déclarent si timidement que le message est illisible. A tel point, que l’on pourrait même penser, si l’on regarde leurs actes, qu’ils se situent à droite de l’échiquier politique.(Voir article paru dans Ouillade le 29 janvier sous le titre «Le compte rendu d’un mandat que l’on ne vous fera jamais»). Ceci d’autant plus, lorsqu’ils colportent sous la noire cape de l’obscurantisme moderne ou servile,(au choix) pour se dédouaner de leur manque de franchise, que les citoyens qui le sont restés, ne le seraient plus ! C’est une question philosophique dont il faudra bien débattre un jour. En effet, il ne suffit pas d’avoir une carte d’un Parti pour être en accord avec les idées profondes dont il est porteur.

Lorsque certains ont décidé d’agir ainsi, cette démarche peut être assimilée à de l’usurpation d’identité. C’est grave pour la démocratie, condamnable par rapport à l’éthique plus que jamais à l’ordre du jour en politique. Dans le même temps, ceux qui seraient censés être à droite, nous feraient plutôt penser à des gens de gauche par leurs écrits, leurs propos, leurs réflexions, leur courage, leur connaissance du terrain. Les autres qui se disent sans étiquette, sont d’évidence des personnes qui cherchent une reconnaissance, qui cherchent à exister.

Tout cela est certainement fort compréhensible pour les candidats. Mais voilà, eux seuls peuvent comprendre. Estagel, depuis longtemps, dans notre département, avait une étiquette : c’était la ville rouge. Peu importe comment cela était dit, interprété. Peu importe s’il y avait de la fierté ou du ressentiment. Estagel avait une identité. Les temps ont changé. Est-ce en bien ? Heureux celui qui peut l’affirmer.

Par contre, une chose est certaine. Beaucoup trop d’ Estagellois(es) sont perplexes. Je le sais, parce que grand nombre d’entre eux sont venus me le dire à ma permanence de la place Arago. Les repères politiques n’existent plus. Cette situation, si elle a été créée avec la seule intention de préserver un pouvoir illusoire, par opportunisme, le mot est lâché, n’est pas des plus nobles. Un pouvoir illusoire car, lorsque l’on dirige une commune de 2000 habitants, il n’est vraiment pas débordant, au contraire, sujet à toutes les contraintes. Il faut réellement avoir envie de servir pour s’engager.

En bref, nous sommes loin des possibilités d’un ministre. Il est vrai que les indemnités perçues, même si elles ne sont pas mirobolantes comparées à d’autres fonctions électives, peuvent avoir une certaine attirance d’où, peut-être, cette soif de pouvoir, cette volonté de vouloir le garder. Bien remarqué, cela peut venir aussi d’un besoin de reconnaissance sociale. S’il en est ainsi, c’est vraiment triste. Dans ces conditions, peu importe le panache, seul le résultat compterait.

Alors voilà, il faut choisir. Les possibilités, en ayant pesé le pour et le contre, écouté les avis des uns et des autres, sont restreintes étant donné le brouillard entretenu qui flotte sur cette élection. Pour une fois, nous devons nous plier aux orientations données par les candidats : choisir la compétence, le savoir, l’intelligence, la volonté affirmée de s’inscrire dans le XXI ième siècle naissant en servant l’intérêt général. Alors voilà, le choix bien sûr, nous appartient individuellement et devient simple finalement. Continuons de réfléchir y compris lorsque nous serons dans l’isoloir, loin des regards pernicieux qui croient pouvoir nous influencer. De notre choix dépend l’avenir de notre village non seulement pour les six ans à venir, mais en réalité bien plus loin dans le futur”.