Joseph Jourda communique

“La démocratie est une grande dame, pleine de noblesse, exigeante, qui mérite toute notre attention, notre admiration. Elle n’accepte pas la médiocrité, les sournoiseries. Par contre elle est friande du parler vrai, de la fidélité, de la sincérité, de l’expression authentique du plus grand nombre. Pour comprendre ses exigences, il est nécessaire de faire confiance aux citoyens(nes), d’être persuadés que tout les intéresse, qu’ils ont soif de comprendre, de participer à la vie de la cité. Évidemment, si l’on ne part pas de ce principe, inutile de s’engager à parler de démocratie.

Laissons à quelques uns le soin de régler notre vie, de prévoir notre avenir, de leur laisser croire que nous pensons que c’est cela la démocratie. En un mot, que nous accepterions de voter et ensuite de nous taire. Trop de nos élus pensent, lorsqu’ils s’adressent à nous avec des accents enjôleurs, qu’il peut en être ainsi. Aujourd’hui, les simples gens que nous sommes, aspirons à autre chose et sommes de plus en plus nombreux à le revendiquer.

Donc, tout commence au plus prés des gens, dans nos villages, nos quartiers. Nous savons, comme la loi l’exige, que les réunions du Conseil Municipal sont publiques. Nous savons aussi que depuis longtemps, elles sont désertées. Nous ne pouvons plus nous contenter de cela. Nous plaindre d’une lassitude qui serait librement consentie par tous. Continuer ainsi, c’est permettre à des personnages sans envergure, avec une vision politicienne de la politique, bien souvent étriquée, de décider de notre vie. Personnellement, il n’en est pas question. C’est donc autre chose qu’il faut mettre en place pour redonner toute sa vigueur à cette grande dame.

Dans notre village d’ Estagel comme ailleurs, plusieurs possibilités . Pour ce qui concerne plus particulièrement Estagel qui compte plus de 1 500 inscrits sur les listes électorales et comme il est préconisé, il serait bon de mettre en place deux bureaux de vote. Ainsi, tout bêtement, cela enlèverait un prétexte à l’abstention à cause des files d’attente et surtout, cette illusion pour les élus de « maîtriser » un électorat. A force de vouloir tout maîtriser, l’on ne maîtrise plus rien. Une avancée également, serait de faire vivre des annexes Mairie pour faciliter la rencontre non seulement avec les services administratifs, mais surtout avec les élus. Une autre possibilité, serait d’organiser, pour établir le budget, des réunions par quartiers, avec les électeurs pour connaître au plus près leurs désirs, mais aussi pour leur faire partager les réflexions des élus sur tel ou tel problème. C’est le rôle de ces derniers d’apporter une vision plus large dans les discussions qui peuvent s’établir.

Ainsi, nous en finirions avec « les vÅ“ux du maire » qui ne sont qu’un cache misère, un ersatz de démocratie. En fait, tout le contraire de ce qu’elle devrait être.

Nous savons que cette démarche n’est pas aisée parce que nous sommes tous différents et avons des sensibilités diverses. Mais n’est ce pas cela la richesse ? Une richesse où l’individu serait au centre pour enrichir le collectif ? Il est évident que cette voie n’est pas celle de la facilité. Mais ne sommes nous pas redevables à toutes celles et ceux qui, au sacrifice de leurs vie, nous permettent aujourd’hui de pouvoir parler, écrire, chanter pour certains et ainsi dire nos pensées, donner nos avis, nos idées souvent différentes. Tout montre que c’est comme cela que le monde bouge, avance, que les plus belles réalisations voient le jour.

Pour revenir à notre village, d’autres propositions sont très certainement possibles pour faire mieux vivre la démocratie locale. Une existe déjà avec insistance. C’est la volonté de voir tous les élus au contact direct avec la population. Messieurs les candidats(es) oserez vous vous engager pour qu’il en soit ainsi ? Profitons de ce moment privilégié des veilles d’élections pour parler de démocratie et faire vivre des projets. Comme le disait le Che : « Soyez réalistes, exigez l’impossible ». L’avenir, c’est vous, c’est nous qui devons l’écrire, le construire, le façonner à notre mesure, le dorloter pour être bien ensemble.

Mais une proposition devrait fédérer au delà de notre village : c’est la revendication d’un vrai statut de l’élu. Celui-ci devrait permettre, à des employés, des ouvriers maçons, des artisans, des commerçants, des vignerons etc … en activité, de prendre les responsabilité les plus importantes dans une commune. Aujourd’hui, l’idée dominante est qu’il faut être à la retraite pour devenir maire. Pas question de dénigrer nos anciens. Bien au contraire, je les respecte trop. D’autant plus qu’a leur contact, nous apprenons tous les jours ne serais-ce que la sagesse. Pas complètement quand même, car je pense qu’il faut garder un peu de folie et beaucoup d’utopie. Mais à 70 ans et plus, il est grand temps de laisser la place à d’autres. Chacun s’accordera à dire que ce n’est pas bon pour l’avenir d’avoir cette vision désuète pour gérer une commune. Au contraire, il faut permettre aux jeunes générations de s’investir dans la vie publique en faisant fie de la démagogie. Non seulement il faut les aider à prendre leurs responsabilités, mais aussi à les assumer.

Ce statut, pourrait aussi limiter le nombre de mandats. Si chaque commune prend ses responsabilités pour aller dans cette direction, cette revendication pleine de bon sens il me semble, finira par aboutir. Mais comme toujours, il faut que des gens courageux se lèvent, passent devant et soient convaincus qu’ils ont un rôle à jouer pour avancer dans ce sens.

Mais la démocratie, c’est aussi faire en sorte de rendre toutes les situations claires. Cela devient une nécessité plus encore lorsque l’on brigue un mandat électoral. La question est donc la suivante : Comment ce fait-il que d’évidence, deux listes soient composées en partie d’adhérents du Parti Socialiste. Est ce que ce sont des adhérents supposés, en rupture de parti ? Chacun se réclamant de la plus grande clarté à venir dans le cas d’une éventuelle élection, il me semble que pour le quart d’heure, cette situation est de la plus grande obscurité ce qui ne laisse rien supposer de bon pour l’avenir au cas où. Nous aimerions, pour pouvoir nous déterminer dans le secret de l’isoloir en toute sérénité, que les feux de la rampe viennent donner la luminosité nécessaire dans ce tunnel mal éclairé et ainsi faire avancer la démocratie. Cette grande dame qui n’a peur de rien et rien à cacher”.