“Un leitmotiv revient souvent dans les élections municipales : « Il ne faut pas faire de politique ». Estagel n’échappe pas à la règle. D’où, des listes qui fleurissent se réclamant de l’apolitisme, sans étiquettes, que sais-je encore. D’autres qui sont censées en porter mais qui ont beaucoup de peine à les souligner, à les revendiquer d’une façon claire et sans équivoque. En fait, ces derniers font comme si quelque part, eux aussi, cédaient à la tentation de ne pas faire de politique, avaient honte de revendiquer leur appartenance à tel ou tel Parti. Cette façon de faire est pire encore. C’est ce que nous vivons à Estagel. C’est triste, affligeant et cela évidemment, vient brouiller les cartes, les idées, les repères. Dans le même temps, les listes en présence, mettent en place des programmes avec la volonté de faire au mieux pour le village. Aucune n’annoncera évidemment, qu’elle veut faire plus mal que la concurrente, moins bien que les élus sortants. Rien de plus normal. Ces derniers jours pourtant, une annonce devrait soulever l’ indignations de tous. L’ État envisage de supprimer 10 milliards d’aides aux collectivités. Cela revient à dire que la dotation globale de fonctionnement va encore diminuer. Cette dernière, pour un village comme Estagel qui n’a pas d’énormes recettes, est ce qui permet de mettre en place le budget, d’envisager la réalisation des programmes avec les subventions supplémentaires qui correspondent lorsque le maire est capable d’aller les chercher et surtout lorsqu’il ne les laisse pas échapper si l’on en croit les écrits de Pierre Contet parlant du budget du maire sortant. Pour notre village, les impôts n’augmenteront pas pour compenser ce manque à gagner. Et pour cause, ils sont au maximum. Ne vous inquiétez pas, ils ne baisseront pas pour autant. Donc, les municipalités, Estagel y compris, vont devoir freiner les dépenses. C’est ce que d’ailleurs soulignait un rapport de la cour des comptes paru au mois d’Octobre 2013. Son premier président, Didier Migaud, devait préciser : « Les collectivités doivent, comme chaque acteur public, apporter leur contribution au redressement des comptes publics ». Où vont s’opérer ces économies ? Lorsque l’on sait, que notre département est classé en zone rouge dans ce même rapport pour ce qui concerne le nombre d’emplois dans les collectivités, il est facile de prévoir où vont être réalisées les coupes sombres dans les budgets. C’est encore l’emploi qui va trinquer. Il est très probable que dans un premier temps, les départs en retraites ne seront pas remplacés. Cela revient à dire que les « emplois d’avenir » entre autre, créés à grand renfort de publicité, risquent fort de ne pas être pérennisés. Pourtant, les employés territoriaux, ont une mission importante : s’appliquer à être toujours mieux au service des populations. D’une façon générale, c’est ce à quoi s’appliquent les intéressés. Pour cela encore faut-il que leurs patrons, c’est à dire les maires, soient compétents et sachent organiser le travail dans leur commune. Ils sont souvent secondés dans cette tâche par des adjoints qui connaissent bien le terrain, qui ont su établir des liens de confiance avec les employés. Il faut bien dire que ce n’est pas toujours comme cela. Il n’est pas juste de culpabiliser les employés. Les responsables, ce sont les élus et personne d’autre. Alors voilà, l’énoncé du problème est simple. L’ État envisageant les restrictions budgétaires signalées, c’est une décision politique qu’il s’apprête à prendre. Dire autre chose ne serait vraiment pas de bon ton. Cette décision, revient à dire que les communes auront moins de moyens pour mettre en Å“uvre les programmes préconisés. Donc, mesdames messieurs les candidats, comment allez vous faire face à cette contradiction ? Allez vous ne rien dire et dans ce cas accepterez vous une politique qui supprimera des moyens financiers à notre commune ? Ou alors vous élèverez vous contre les dispositions qui se dessinent ? Dans un cas comme dans l’autre, il me semble que vous allez devoir faire de la politique ou alors ne dites pas que vous aimez votre village. A vos plumes et dites nous ! C’est aussi sur cela que les électeurs vont se prononcer. Encore faut-il qu’ils soient bien informés pour leur permettre de réfléchir en toute sérénité. Cela est en partie de votre responsabilité”.