De confinement en déconfinement, du non-port du masque au port rendu obligatoire, le temps passe, les problèmes persistent, d’autres apparaissent. C’est ainsi qu’à Estagel, le risque sanitaire peut venir d’ailleurs.
En effet, dés mardi 21 juillet, des citoyens sont allés frapper à la porte des élus en mairie, pour signaler un problème devenu récurrent, si nous en croyons les divers témoignages.

En effet, le souci des blattes existe en fait depuis plusieurs années. Il n’avait jamais été clairement exprimé jusqu’à ces derniers jours. Mais maintenant, la coupe est pleine. Agir vite, efficacement, est devenu indispensable.

Une priorité, la santé publique

Si le village porte orgueilleusement à ses entrées le panneau “Zéro phyto”, une tâche vient cependant noircir cette belle initiative de façade. En effet, dans la profondeur de nos égouts, la situation n’est pas tellement la même, pas véritablement ragoûtante. Renseignements pris, les blattes, les cafards, ont élu domicile sous nos pieds dans plusieurs secteurs du village.
Cette situation “pagnolesque” pourrions- nous dire, n’est pas sans nous rappeler le Versailles du roi Soleil.
Pour cacher les mauvaises odeurs, chacun s’aspergeait de parfums, plus nauséabonds les uns que les autres.
Nous avons réellement l’impression, au regard des apparences, de vivre une situation identique.
Nous pourrions en rire, si les blattes n’étaient pas porteuses de maladies multiples (la salmonellose, la dysenterie, la fièvre typhoïde, la tuberculose, l’hépatite, la gastro-entérite).

Le port du masque obligatoire

Si le port du masque est devenu obligatoire pour lutter contre le COVID-19, pourquoi la désinfection des égouts du village ne serait-elle pas inscrite dans la rubrique des nécessités absolues pour préserver la santé des citoyens ? Il y a de cela quelques années, pour des raisons économiques, la vallée de l’Agly c’était vue affublée du triste épithète de la “Vallée de la mort”. Aujourd’hui, si les mesures sanitaires ne sont pas prises énergiquement, cela risque fort de devenir une réalité physique et non plus économique. Si certains ont pu se gausser de la situation de Tautavel avec l’eau, ils devraient également, se préoccuper de la situation à Estagel et de l’invasion des blattes. (Il est à noter que pour obtenir les meilleurs résultats dans la désinfection des égouts, il est indispensable de traiter aussi les liaisons avec les immeubles et pas uniquement les conduites principales. C’est là, ou les blattes prolifèrent)

Des témoignages affligeants pour ne pas dire accablants

Ainsi, les bouches s’ouvrent. Nous apprenons que depuis plusieurs années les autorités municipales ont été informées de ses graves nuisances. Si des travaux ont été faits, ils s’avèrent largement insuffisants. Il faut savoir que pour traiter un immeuble, trois passages/an sont nécessaires pour la somme de pratiquement 500 euros. D’autres citoyens, avant les dernières élections municipales, ont également fait connaître leurs désagréments. D’évidence, pour ces derniers, leur intervention est restée lettre morte.

Quelles réactions vont avoir nos amis écologistes ?

Pour assainir la situation, il faut anéantir des centaines d’insectes. Leur survie prédominera-t-elle, face à la santé mise en danger des femmes et des hommes ?
Un autre aspect à aussi son importance. C’est celui du rôle de la communauté Urbaine Perpignan-Méditerranée Métropole (PMM). Il paraîtrait que la responsabilité du règlement de cette situation incomberait à cette instance. Il est bon de rappeler, il nous semble, que jamais, les habitants, les électeurs, n’ont été mis en mesure de décider du transfert de compétences qui, semble-t-il, relève d’une décision des élus municipaux.
De ce fait, il nous paraît normal, que les élus qui ont décidé des transferts en assument l’ensemble des conséquences.
Il est question de santé publique.
Le parapluie ouvert, risque d’être balayé par celui de la réalité.

Joseph Jourda