“Les vendanges sont terminées. L’heure des bilans est arrivée. Nous laisserons le soin aux professionnels en activité de tirer les analyses nécessaires. Toutefois, nous pouvons dire sans nous tromper, que les aléas climatiques favorisant les maladies de la vigne, en l’occurrence le mildiou, n’ont pas permis d’optimiser une récolte qui s’annonçait généreuse. Dommage, mais telle est la dure réalité du monde de l’agriculture soumise aux lois de la météo. Pour ne pas subir, il faut réagir par les traitements de plus en plus onéreux. Nous connaissons les difficultés financières rencontrées. Existe-t-il un lien de cause à effet ? Aux principaux concernés de répondre. En tout cas, il nous semble utile de se poser la question. Ceci dit, que les vignerons nous permettent de leur souhaiter bon courage. Nous savons que ce n’est pas de cela dont ils ont le plus besoin. Ils en ont à revendre.

Le sujet que nous voulons aborder, est celui du Conseil municipal en date du 18 septembre. Plus particulièrement, l’un des points à l’ordre du jour : « Le règlement intérieur du Conseil municipal ».
Après plusieurs lectures du compte-rendu, voilà ce que nous pensons être la décision adoptée par 15 voix pour et 4 voix contre.

Dorénavant, il est exclu que les questions diverses viennent perturber l’ordre établi en fin de réunion. En effet, cela peut arriver quelques fois dans les conseils municipaux d’un village comme le nôtre. Voyons plutôt cela comme cette convivialité nécessaire à un bon fonctionnement. Si parfois, la « température » monte, bien souvent, c’est salutaire, même si le sang devient tout rouge. Il nous semble, que la démocratie directe, réclamée par ceux qui veulent vraiment donner la parole aux citoyens, passe aussi par cet aspect des choses. Le Conseil municipal d’Estagel, d’évidence, en a décidé autrement. En effet, dans le compte-rendu du Conseil municipal, nous pouvons lire : « Les questions orales portent sur des sujets d’intérêt général et ne peuvent donner lieu à débat sauf demande de la majorité des membres présents. Le texte des questions est adressé au maire 72 heures au moins avant une séance du Conseil municipal et fait l’objet d’un accusé de réception. Lors de cette séance, le maire ou l’adjoint en charge du dossier répond aux questions posées oralement par les conseillers municipaux. Les questions déposées après expiration du délai susvisé sont traitées à la séance ultérieure la plus proche. Par ailleurs, si l’objet des questions le justifie, le maire peut décider de surseoir à la réponse, en attente d’une réunion ultérieure la plus proche. » Fin de citation.

Ces belles phrases, on ne peut plus administratives, peuvent se résumer, à notre humble avis, de la manière suivante : je t’autorise à parler, mais je t’ordonne de te taire.

Après cette décision, si un élu(e) désire avoir connaissance d’un fait anodin concernant la commune, survenu dans le village le jour de la réunion et si le maire ne fait pas preuve de magnanimité, il risque fort de devoir attendre la réunion suivante. Évidemment, après avoir formulé sa question sous forme écrite.
Pourquoi toute cette bureaucratie pouvons-nous penser ? La majorité du Conseil municipal craindrait-elle une participation trop active de son opposition dans les discussions et en ce cas voudrait-elle la museler ? A vrai dire, l’histoire nous le rappelle sans cesse, les idées ne peuvent pas être mises en prison. Elles passent à travers les barreaux. Agir de la sorte est avouer sa faiblesse, avouer sa non-connaissance des dossiers d’une façon approfondie. En l’occurrence, c’est faire preuve de faiblesse politique. Mais peut être, ces mesures tendent-elles à faire en sorte que les réunions soient le plus brèves possibles pour ne pas trop déranger les habitudes de tranquillité de chacun ? Décisions louables pour aller dans ce sens me direz-vous, mais elles ne sauraient suffire à la bonne marche de la commune.
Peut-être y a-t-il une autre perspective. Étant donner que ces décisions intérieures ressemblent fortement à l’organisation des discussions à l’Assemblée Nationale, Monsieur le Maire se préparerait-il à une candidature pour les prochaines législatives ?

En ce cas, ce ne serait pas les questions au gouvernement pour l’instant, mais les questions au Conseil municipal. Dossier à suivre !”.