La percée historique de la gauche radicale en Espagne, incarnée par le mouvement Podemos, doit beaucoup à la Catalogne où la gauche radicale est arrivée en tête des suffrages, devant les listes Indépendantistes.

« Le bipartisme est mort ! », s’exclame la tête de liste, Xavier DOMENECH. Derrière lui se tient Ada COLAU, la maire de Barcelone, qui s’est investie complètement dans cette campagne. Comme elle l’avait déjà fait aux élections municipales de mai dernier, elle est parvenue à reléguer au second plan – voire à les ringardiser – les partis traditionnels catalanistes qui prônent l’indépendance de la Catalogne espagnole.

La coalition En Comú Podem (Ensemble nous pouvons), formée par Podemos,  les Verts, le parti d’Alda CALAU Barcelona En Comú (Barcelone ensemble) et la Gauche Unie, totalise 24,7% des voix. Elle remporte 12 sièges au parlement espagnol. Un score inattendu pour cette formation qui se présentait pour la première fois aux élections générales.

Ada COLAU et ses alliés proposent un renouveau politique et social, tout en parvenant à s’extraire habilement du débat indépendantiste. La maire de Barcelone est partisan d’organiser un référendum d’autodétermination, tout en précisant  qu’elle-même voterait non

En Comú Podem devance  largement la gauche indépendantiste (ERC) qui obtient 9 sièges et un peu moins de 16% des suffrages. Surtout, elle est devant la droite indépendantiste d’Artur MAS qui s’effondre en obtenant seulement 8 sièges (15% des voix), deux fois moins qu’en 2011 !

Ce résultat ne renforce pas vraiment le président catalan qui cherche depuis deux mois à obtenir une investiture de l’extrême gauche indépendantiste (CUP). Forts de leur score de ce dimanche, ses alliés d’ERC pourraient proposer un nouveau candidat à la tête de Catalogne. Si le 12 janvier elle n’a toujours pas de président, la Generalitat de Catalunya devrait organiser de nouvelles élections.