Nicolas Garcia, maire d’Elne et secrétaire départemental du PCF (parti communiste français), nous communique avec prière d’insérer…

“La nouvelle est tombée, 100 000 emplois d’avenir, subventionnés à 75% du SMIC par l’Etat, concernant des jeunes non qualifiés, vont être créés essentiellement dans des structures publiques, 50 000 de plus sont prévus en 2014.

Il ne s’agit pas de s’opposer à cette “mesurette”, si elle peut “rendre un service” ponctuel à quelques dizaines de milliers de jeunes non qualifiés pendant trois ans, c’est déjà ça. Mais elle est loin, très loin, de correspondre aux besoins et aux aspirations nécessaires pour inverser la courbe du chômage. Il faut en revanche s’opposer fermement à ce que ces emplois d’avenir soient ouverts au privé, au secteur marchand, ce qui serait une brèche ouverte que même la droite n’avait pas osé…

Au reste faut-il préciser qu’il y a des centaines de milliers de jeunes qualifiés qui eux seront exclus de cette “réforme” ? Faut-il rajouter que des centaines de milliers d’autres personnes, plus âgées, qualifiées ou non, sont, elles aussi, privées d’emploi. Rappelons au passage que 140 000 jeunes sortent chaque année de l’école sans qualification. Au demeurant, pour les seuls mois de juin et juillet 2012, 10 000 jeunes se sont inscrits à Pôle Emploi.

C’est donc du côté des emplois industriels que le gouvernement doit porter ses efforts, s’il veut vraiment commencer à inverser la courbe du chômage. Il doit dégager, en prenant l’argent là où il est, les possibilités d’investir dans l’emploi industriel et productif, par exemple dans le développement durable et la satisfaction des besoins humains. Il pourrait aussi interdire les licenciements boursiers, proposer immédiatement et exceptionnellement des emplois à statut avec obligation de formation sur trois ans, aux mêmes jeunes auxquels il veut proposer des e^mplois d’avenir dans l’Education nationale.

Enfin, souvenons-nous que la gauche plurielle en 1997 avait créé les “emplois jeunes”. Bien que deux fois plus nombreux et avec une durée deux fois plus longue, ils n’avaient pas empêché la défaite en 2002, entre autres parce que ces emplois jeunes n’avaient pas aidé à régler le problème du chômage. Une leçon à retenir…”.