“Le chant des sirènes”, par Jean-Pierre Roméro et France Beltrami

“En décembre 2014, nous avons fait passer un article dans la presse locale sur le démantèlement de nos centres de santé de la Côte Vermeille.

Ségolène Neuville avait déjà fait un déplacement à Cerbère pour tenter de calmer les esprits  inquiets à juste titre. Madame  Neuville avait alors,  accompagnée de madame Malherbe et de monsieur Moly, après avoir entretenu un suspens  mystérieux pendant que de nombreux salariés attendaient  désespérément de savoir quel sort serait  réservé à leur emploi , annonçé  un « scoop »  enfin  dévoilé devant les maires de Cerbère et de Banyuls-sur-Mer le 5 décembre , le tout mis en scène et immortalisé dans un article du journal local, photo à l’appui.

Le même scenario s’est déroulé le lundi 2 février à Cerbère. Accompagnée de messieurs Moly, Portella, et Aylagas, tous  regroupés autour d’elle,   elle a tenté de faire croire à un miracle  pour sauver les emplois du centre.

Mais elle a surtout voulu montrer que son protégé,  le bon petit soldat Moly n’était pas encore complètement épuisé après tous ses mandats passés de conseiller général (depuis 1998 !)

Vous avez bien sûr remarqué la multiplication des déplacements de ministres sur notre territoire. On n’en avait jamais autant vus ! Madame Delga, Monsieur Le Foll, on annonce même Monsieur Valls en personne. Voyons si le Président de la République lui-même ne va pas s’en mêler !

Nous alertons d’ailleurs  les humbles citoyens que nous sommes,  sur le fait que c’est  aux frais de l’état, donc à nos frais que se font tous ces déplacements à but électoral.

Pour le Centre Bouffard, Vercelli, nous reprendrons les arguments que nous avons déjà exposés en décembre dernier.

Les annonces  de madame Neuville ne feront oublier à personne qu’un centre exceptionnellement situé, produisant un service sanitaire d’une très haute qualité, apprécié des malades depuis des décennies, va disparaître.

Des compensations sont promises, mais elles ne sont pas à la hauteur et ne viendront pas remplacer un service unique dans un site merveilleux.

Plutôt que de choisir une « filière de soins » cohérente, pertinente et porteuse d’avenir, on a opté pour un agglomérat de structures disparates au seul motif comptable d’une soi- disant préservation de l’emploi  à la veille d’échéances électorales. Et cela s’est fait sans même avoir consulté le personnel.

 La vocation d’excellence voulue par les fondateurs du  centre Bouffard Vercelli, s’étiole dans une spécialisation pour le « nursing  en milieu marin » !

La rééducation intensive disparaît au profit de l’hôpital de Perpignan. L’attractivité du centre  pour les malades et les médecins s’en trouve de fait menacée.

Le nombre de lits diminue, passant de 172 à 115. Ces 115 lits seront éclatés en cinq petites unités  dont la cohérence reste à démontrer :  15 lits de séjours temporaires, 20 lits « de répit » pour des maladies neurologiques chroniques, 20 places pour des jeunes adultes handicapés, 30 lits pour des personnes handicapées vieillissantes, et le reste destiné à une « maison d’accueil spécialisée » pour des personnes présentant des problèmes neurologiques.

La conjuration  politique du démantèlement  ne doit pas gagner.

Au total, l’impact économique sur l’emploi est plus que sensible,  et cela sans que l’avenir économique de Cerbère soit garanti.

Nous avions fait, sous la plume du maire de Collioure, Jacques Manya, des propositions alternatives il y a quelques mois.  Elles n’ont pas été entendues et nous le regrettons.

Plus que jamais, nous sommes  mobilisés pour défendre notre territoire et ne pas le dépouiller au profit des grandes agglomérations, en échange de compensations insuffisantes et annoncées, comme par hasard, à quelques mois d’échéances électorales décisives pour notre département. Il est grand temps de relancer un projet ambitieux pour  notre  territoire . Il est grand temps de réagir aux faux semblants présentés par ceux qui occupent depuis un long moment (trop long)  les sièges de notre représentation départementale et qui  nous entraînent dans une spirale d’appauvrissement et de faillite économique dont on aura du mal à se relever si on ne les stoppe pas.

Il faut protéger nos domaines de force et les emplois qui vont avec, il faut croire en un avenir pour nos enfants et nos petits enfants. Il faut être tous  mobilisés pour que nos destinées soient confiées à des personnes qui agiront pour le bien de tous, pour l’intérêt général  et non pour de sombres buts personnels et politiciens. Les échéances électorales qui arrivent sont essentielles. Nous allons choisir notre devenir et l’avenir de nos emplois”.