Le Premier Ministre Edouard Philippe envisagerait donc de reporter le second tour des élections municipales initialement prévu pour ce dimanche 22 mars – tout en “sanctuarisant” (c’est le mot employé par son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner) les résultats du 1er tour – au dimanche 21 juin 2020. C’est la date en tout cas qui circule dans certains médias et sur les réseaux sociaux.

Problème : quid des intercommunalités ?

Car au cas où le Gouvernement l’aurait oublié, ces élections municipales sont également des élections communautaires. Et désormais la plupart des compétences qui touchent au quotidien des citoyens relèvent des intercommunalités.

Prenons l’exemple de la communauté de communes Albères-Côte Vermeille-Illibéris (CC-ACVI) : son Président est Pierre Aylagas, ancien député-maire d’Argelès-sur-Mer. Or, depuis dimanche dernier, Pierre Aylagas officiellement n’est l’élu de nulle part, puisque les électeurs de sa commune, Argelès-sur-Mer, ont élu un nouveau* maire en la personne d’Antoine Parra. Parmi les autres communes de la CC-ACVI, certaines ont déjà élu d’autres maires que les sortants, c’est le cas notamment de Collioure (avec Guy Llobet) et Port-Vendres (Grégory Marty), d’autres sont en attente du second tour, comme Elne… Un véritable casse-tête politique, administratif, social, culturel… et démocratique !

Dans les textes, les nouveaux maires ne pourront s’installer à leur place dans la CC-ACVI que lorsque tous les maires auront été (ré)élus. Pendant donc plusieurs semaines – des mois ? – les intercommunalités ne pourront pas fonctionner légalement. Pierre Aylagas devient un président sans pouvoir, virtuel. Le Gouvernement d’Edouard Philippe a-t-il pris la mesure de cet imbroglio ?

 

L.M.

 

*Dimanche dernier, c’est la première fois que les Argelésiens ont élu Antoine Parra comme maire (et ils l’ont fait massivement). Jusqu’ici, Antoine Parra occupait la fonction de 1er magistrat de la commune après avoir été mis en place par son prédécesseur, Pierre Aylagas. Les deux hommes sont aujourd’hui fâchés.