“Le Parti de Gauche 66 regrette que la conférence sur le climat de Paris ait débouché sur un accord en trompe-l’œil. L’accord se voulait universel et ambitieux : la déclaration finale se résume à une synthèse molle décevante.

Les limites de ce texte sont en effet abyssales. Il ne porte que sur des engagements d’atténuation des gaz à effet de serre : il n’explique pas comment y parvenir et ne précise pas les domaines économiques dans lesquels les  effectuer. Ces déclarations d’intention, présentées comme de prétendues avancées, ne servent en fait qu’à faire passer l’abandon de toute ambition pour le climat. C’est ainsi que l’objectif initial de baisser les émissions de 50 à 70% d’ici 2050 pour éviter un emballement climatique incontrôlable a disparu. La baisse les émissions de gaz à effet de serre prévoit de se faire en utilisant toutes les astuces possibles du style enfouissement du CO2 ou autres technologies « d’atténuation ».

Ce texte est de surcroît non contraignant. Il dépend, dans sa réalisation, du bon vouloir des Parties, c’est-à-dire les Etats. Ils sont libres d’agir comme ils veulent et à leur rythme : il y a absence de sanctions à l’égard de ceux qui ne tiendraient délibérément pas leurs promesses. En outre, il n’oblige en rien les multinationales extractives et les multinationales pollueuses. Les 100 milliards de dollars prévus d’ici 2020 pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face aux impacts des dérèglements climatiques ne sont obtenus qu’en échange de l’abandon de toute responsabilité ou compensation des pays riches du Nord.

Les Etats pourront sortir de cet accord à l’expiration d’un délai de trois ans à compter de la date d’entrée en vigueur du présent accord sur simple notification écrite. Rappelons que les Etats-Unis avaient refusé le protocole de Kyoto de 1997.

Cette COP sera donc celle qui aura donné la priorité aux fausses solutions. Les effets de de communication vide de sens ne font une politique cohérente et volontariste. Cet accord ne résout hélas rien. Il n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques qui menacent notre planète.  La COP 22 qui se tiendra en novembre 2016 à Marrakech aura une tâche bien ardue.   

Le PG 66 réaffirme l’urgence à mettre en œuvre les politiques indispensables. Il s’agit de changer le système et non le climat. Comment penser sauver le climat sans remettre en cause le système économique capitaliste qui favorise les dumpings, les délocalisations et la recherche sans limite du profit ? Comment parler de climat sans dire un mot de l’accord transatlantique de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union Européenne, le TAFTA, qui aura des répercussions redoutables sur l’environnement et les normes sanitaires ? Il est vrai que si le climat était une banque, il serait déjà sauvé !

Le PG 66 rappelle l’urgence de quelques unes de ses propositions pour sauver le climat. La règle verte oblige à ne pas prélever sur la nature plus de ressources qu’elle ne peut en reconstituer dans l’année. La mise en place d’un tribunal pénal international pour crimes contre l’environnement serait un signal fort. L’objectif est de relocaliser les activités de production au plus près des lieux de consommation. Pour cela, les mobilisations citoyennes doivent se poursuivre et s’intensifier”.

Francis DASPE

Co-secrétaire départemental du PG’66