Michel Darder, élu municipal de 1977 à 1983, nous communique avec prière d’insérer : pourquoi et comment la ville de Collioure a acheté la propriété Pams ?…

 

 

-“L’article publié par les Amis du Musée d’Art Moderne sur le site d’information « ouillade.eu » le 28 mars 2022, montre une méconnaissance totale de l’historique de l’achat de la propriété Pams. Il parait utile de porter à la connaissance de tous ce qui a permis de préserver ce patrimoine et qui a offert en 1983 aux « trois passionnés » la possibilité de créer l’association des amis du musée. L’achat a été fait pour préserver la colline Pams de l’appétit des promoteurs. La consultation des comptes rendu des conseils municipaux de l’époque aurait dû renseigner l’auteur de l’article. Pour rétablir la vérité, je vous propose une synthèse de l’historique de cette acquisition…

 

 

24 avril 1980

« Le maire soumet au Conseil Municipal (CM) la demande d’intention d’aliéner de Gaston Pams et souligne que dans cette propriété existent deux réserves communales en vue de désenclaver les quartiers du Val Saint Elme et du Correc d’en Baus. »

Pour protéger le site des appétits immobiliers, je propose d’utiliser le droit de préemption que nous avions voté en conseil le 17 septembre 1977.

« Le conseil municipal exprime ses craintes de voir ce site de Collioure particulièrement sensible dégradé par une opération de promotion.»

« Une réunion de travail est décidée pour le mercredi 30 à 15H en présence de l’ingénieur de l’équipement et des représentants de l’éventuel acquéreur »
« Le Conseil Municipal réserve sa décision après les résultats de cette réunion. »

 

30 mai 1980
A la suite de cette réunion les représentants de la municipalité : Michel Moly, Louis Baloffi et Maurice Araté ont conclu que les craintes émises au CM du 24 Avril étaient fondées et que la municipalité n’avait pas à satisfaire les désirs d’un promoteur.

 

7 mai 1980
Déclaration d’intention d’aliéner la propriété Pams.
Le maire demande au conseil municipal de vouloir bien étudier la question et de donner son avis.
Après une séance plus qu’animée mais dans un esprit de compromis nous avons fait des concessions pour satisfaire les opposants au projet de rachat :
– Pour convaincre les opposants à l’acquisition de la propriété Pams, j’ai suggéré d’utiliser la maison Pams comme musée pour y exposer la collection Peské possession de la commune.
РNous avons aussi accept̩ la proposition du maire de ne pas pr̩empter la partie non visible situ̩e cot̩ val Saint Elme.

« Après avoir délibéré et compte tenu de l’intérêt que représente pour la commune de posséder en réserve foncière cette propriété qui ouvre des perspectives considérables, tant sur le plan de la réalisation d’équipements collectifs, la création d’espaces verts publics, que sur l’aménagement d’espaces naturels, Le conseil municipal décide à l’unanimité des membres présents d’exercer le droit de préemption qui lui est ouvert pour la somme de 3 000 000 F. »

« Il charge le maire d’effectuer les démarches indispensables pour procéder à l’acquisition et au financement de cette opération d’utilité publique, prévues par le POS de la commune et classée en ZIF »

 

15 juillet 1980

« Monsieur le maire informe le CM des démarches qu’il a effectuées pour procéder à l’acquisition et au financement de la propriété Pams ».

 

Le 26 octobre 1983

Le maire Jean Pascot, nouvellement réélu, reprend l’idée de l’aménagement d’un musée dans la maison Pams qui pourrait accueillir les toiles déjà propriété de la ville (collection Peské) et aussi les œuvres des grands noms de la peinture ayant séjourné et travaillé à Collioure et qu’il est encore possible d’acquérir.

La première exposition sur les Tapisseries d’Aubusson est programmée pour l’été 1986.

Pour plus d’informations sur cette période, chacun peut consulter les comptes rendus des conseils municipaux ou les anciens membres du conseil municipal de la période 1977/ 1983.”

Michel Darder