A peine arrivé aux commandes de la municipalité, le 23 mars dernier, le nouveau maire de Collioure, Jacques Manya, médecin urgentiste, a tenu à faire réaliser un audit sur l’état des finances de la commune, ce qui est de bonne guerre…

Cette semaine, lors d’un conseil municipal ordinaire de rentrée, Jacques Manya n’a pas été tendre à l’égard de son prédécesseur, Michel Moly (PS), par ailleurs conseiller général et 1er vice-président de l’Assemblée départementale : “M. Moly est apparu en mars dernier comme un homme du passé, il est bien aujourd’hui l’homme du passif ! (…)”.

Pourtant, à y regarder de plus près, les conclusions de l’audit – dont nous nous sommes procurés l’intégralité des documents non sans difficulté – ne sont pas si alarmistes que la nouvelle équipe municipale voudrait le laisser penser :

Une situation tendue du fait d’un manque d’anticipation des contraintes

La commune de Collioure présente une situation financière paradoxale. Ses indicateurs financiers sont restés sains depuis 2008 mais plusieurs éléments aboutissent à une absence de marges de manoeuvre en 2014.

L’accroissement de la dette (et de l’annuité à payer) a consommé 30% de la capacité d’autofinancement de la commune depuis 2008. Bien qu’elle soit restée à un niveau acceptable, son montant a été mécaniquement accru par des charges exceptionnelles ou par la volatilité des recettes que la commune tire de son activité touristique.

Les effets de la crise économique qui vont entraîner une baisse des dotations de l’Etat et une limitation des recettes propres, la « rigidification » d’une partie des dépenses de fonctionnement, les contraintes liées au patrimoine de la commune réduisent considérablement ses marges de manoeuvre. La commune n’est pas en mesure en l’état de sa situation financière de poursuivre la politique d’investissement sur le rythme des dernières années.

Elle dispose cependant de plusieurs leviers qui vont passer par une réflexion sur l’optimisation des recettes touristiques et la mise en place d’une véritable politique d’arbitrage des dépenses notamment en ce qui concerne l’animation de la station.

Il apparaît toutefois que si la commune envisage de mener une politique d’investissement importante elle devra envisager un relèvement de la fiscalité locale.

Enfin, la commune devra envisager une modernisation de sa gestion comptable et juridique afin notamment de respecter toutes les obligations qui lui incombe en matière d’information des élus sur les engagements et contentieux existants”.