A l’évidence, dans la carrière politique de Christian Bourquin (PS), sénateur des P-O – “le meilleur !” , comme s’écriera une supportrice lors de son intervention publique – et président de la Région Languedoc-Roussillon (L-R), le discours de Claira restera comme un grand moment…

Christian Bourquin était invité, hier après-midi, par le maire de Claira, le bouillant José Puig (MoDem), viticulteur, conseiller général et président de la communauté de communes Salanque-Méditerranée, pour inaugurer la toute-première voie publique en Pays catalan rendant hommage à l’ancien député-maire de Montpellier et président de la Région L-R, Georges Frêche. Et comme José Puig ne fait jamais les choses à moitié, il lui a fait, carrément, un boulevard !

C’est ainsi qu’hier à 15h 30, très officiellement, une plaque portant le nom de “boulevard Georges Frêche”, a été dévoilée, dans la zone commerciale de la commune de Claira, sur l’axe routier prioritaire irriguant l’hypermarché à l’enseigne Carrefour, son centre commercial (en pleine rénovation), ses nouvelles galeries marchandes (en création) qui, à terme, emploieront un gros millier de personnes !

L’inauguration s’est déroulée en présence d’une nuée de médias – il y en avait autant que de personnalités – les journalistes prétextant avec gourmandise “l’attrait du nom de Georges Frêche” et “le caractère unique jusqu’à présent d’une telle cérémonie”, sur le sol roussillonnais en tout cas.

Parmi les personnalités, on relèvera pêle-mêle, autour de José Puig et de son hôte du jour Christian Bourquin, à moins que ce ne fût l’inverse ?, et bien sûr de la mémoire de Georges Frêche, dans le public, la présence de : Hermeline Malherbe (PS), président du Conseil général des Pyrénées-Orientales (P-O), Toussainte Calabrese, conseillère générale des P-O (et candidate socialiste aux élections législatives sur cette 2ème circonscription), Jean-Jacques Lopez (DvG), maire de Salses et conseiller général des P-O (canton de Rivesaltes), Michel Maffre (PS), 1er adjoint de Pia (et candidat-suppléant de Toussainte Calabrese), Colette Tignères (PCF), ancienne conseillère régionale et ex conseillère municipale de la Ville de Perpignan, d’élus des communes des cantons de Rivesaltes et Saint-Laurent de la Salanque, dont le maire du Barcarès, Alain Ferrand (DvD), 2ème vice-président de l’Agglo Perpignan-Méediterranée (PMCA), Jean-Pierre Athiel (dit JPA2), ancien cadre supérieur dans l’aéronautique (Lagardère) et qui a toujours une idée économique d’avance pour le Pays catalan… M. Soler, directeur de l’hypermarché Carrefour-Claira, Gilles Latignie, directeur régional de CGC (Carrefour).

En ouvrant le bal des discours, José Puig, après selon la tradition républicaine avoir accueilli ses invités et les avoir remercié de leur présence, a dressé un portrait enthousiasmant de Georges Frêche : “Humaniste, Républicain… Oh!, je sais bien qu’il a défrayé la chronique, avec ses coups de gueule historiques notamment sur les harkis, les joueurs de l’équipe de France, les Catalans, contre certains journalistes aussi… Je sais bien qu’il n’a pas toujours fait dans la dentelle ni fait l’unanimité… Comme tous les grands de ce monde ! On ne fait jamais l’unanimité lorsqu’on construit, lorsqu’on bâtit, lorsqu’on bouge les lignes de conduite pour innover, pour changer le cours des choses… Moi, ce que je veux retenir de lui, c’est justement ce côté bâtisseur. Et bien sûr que pour y arriver, quelquefois, il est nécessaire de provoquer, si non nous n’avancerions jamais dans ce pays ! Regardez, derrière moi, face au Boulevard Georges Frêche, il y a un rond-point. Dedans, nous y avons planté des plantes grasses inhabituelles ici et pour ce genre de décor. Il y a, notamment, des cactus… Des cactus, avec leurs épines et leurs piques… Suivez mon regard ! (…). Je suis cponvaincu que c’est là que Georges Frêche se sentira le mieux. Aujourd’hui, grâce au Catalan Christian Bourquin, la relève est assurée. Nous avons la chance, ici, de très bien connaître le successeur de Georges Frêche, alors profitons-en !”.

C’est ensuite la présidente du Conseil général des P-O qui s’est installée devant le micro, pour rappeler la joie qu’elle avait eu “de travailler pendant quelques mois à l’Hôtel de Région, à Montpellier, en tant que conseillère régionale. Même si ce fut trop court, je dois dire que j’ai beaucoup appris (…)”.

Enfin, il appartenait à Christian Bourquin de conclure toutes ces interventions. Et, le moins qu’on puisse écrire dans ce registre, face à un Canigou lumineux, sous un soleil radieux et en présence d’une foule compacte et solidaire, Christian Bourquin a été agitateur, coruscant, crispant, flamboyant et, naturellement, délicieusement provocateur. Un Georges Frêche en puissance, tout simplement. Le président de la Région a dit…

“IL FAUDRAIT ÊTRE FADA QUE D’ACCEPTER QUE L’UNIVERSITé DE PERPIGNAN SE TOURNE VERS GéRONE”

– Sur José Puig : “Avec ton conseil municipal tu es le premier maire des P-O qui décide de donner le nom de Georges Frêche à un lieu public. Bravo ! Mais, te connaissant, cela ne me surprend pas”.

– Sur Georges Frêche : “Je suis ému de l’évoquer, car chacun sait les liens forts qui me liaient à lui. C’était un homme, un Ami !, avec lequel il n’était pas toujours facile de travailler… Mais je suis tellement fier de détenir le record de longévité à ses côtés ! L’homme était rude, il en a usé des collaborateurs à ses côtés ! Il n’était pas facile à suivre, à vivre, car il voulait toujours le plus grand, le plus beau, le meilleur. Il était fait pour être “Chef d’entreprise” dans le privé, lui le prof’ de droit romain… On sait ce qu’il a fait de Montpellier. Il a transformé cette ville pour en faire la 8ème ville de France, une ville qui marque le sud, où il fait bon vivre. Puis il a tenu à associer toute la région à la ville. Son expérience, sa vision des choses, sa façon de bousculer les habitudes… Evidemment que ça ne plaisait pas à tout le monde ! Evidemment. Ce que je retiens de lui, et qu’à mon avis nous devons tous retenir de lui, c’est cette force inouïe dans la réflexion. Il est entré dans l’Histoire. Il aimé remuer les choses, c’était un provocateur-né, je ne vous apprendrais rien là-dessus. C’est vrai qu’il nous emmenait, qu’il nous entraînait sur des caps et des horizons intéressants (…). Cher José, je te salue, je te dis MERCi! et saches que je t’en serai reconnaîssant. Je voudrais dire aussi, contrairement à ce que certains ont véhiculé sur lui, c’est que Georges Frêche avait la Catalanité au coeur. Parce que cette cette catalanité a toujours été une admiration et une interrogation pour lui (…)”.

“COMMéMORER QUELQU’UN, C’EST êTRE RESPECTUEUX DE CHACUN”

– A propos de l’Université de Perpignan : “J’ai lu quelque part que certains voulaient, en désespoir de cause ?, que l’Université de Perpignan se tourne vers Gérone… Vous tourner vers Gérone ?, mais vous ètes des fadas ! Votre avenir, bien sûr qu’il est dans la République Française, avec l’Université de Montpellier, laquelle est reconnue dans le monde entier depuis plus de 1 000 ans ! Quelle bêtise que de vouloir s’enfermer, se replier sur soi-même. Seul, on n’avance pas ! Jamais”.

– A propos de l’inauguration du futur lycée Georges Frêche de Montpellier : “C’est à la rentrée que le nouveau lycée de Montpellier, un établissement scolaire hôtelier, sera inauguré. Ce sera le plus beau de nos lycées, dont la réalisation a été confiée à l’un des plus grands noms au monde de l’architecture contemporaine. Ce sera un lycée d’excellence et son nom ne pouvait qu’être celui de Georges Frêche. Et le jour de la rentrée, de son ouverture aux lycéens, de son inauguration, je dévoilerai bien sûr, devant son entrée, la statue de Georges Frêche. Là encore, certains envoient la polémique, décidément ils ne savent faire que ça… Lorsqu’on entend sur ce sujet certains médias, d’un populisme consternant et inquiétant, c’est affligeant (…). Commémorer quelqu’un, c’est être respectueux de chacun. Si les gens estiment que 80 000 euros pour une statue et pour commémorer une personnalité de la dimension de Georges Frêche c’est gaspiller leur argent, eh bien ils sauront me le dire lors des élections, lorsque l’heure de mon bilan sonnera. Lorsque la fin du mandat arrivera (…). Sachez que je suis fier d’être devant vous aujourd’hui, face à ce Canigou si majestueux. Georges Frêche n’était pas indifférent et, il le prouve aujourd’hui encore, il ne nous a pas laissé indifférent”.

JJ Lopez, Hermeline Malherbe, Christian Bourquin, José Puig, Toussainte Calabrese et Alain Ferrand.