Francis Daspe et Chantal Dubon.

 

            Une conférence-débat, qui s’est tenue le mardi 18 février à Céret sur les rythmes scolaires, était organisée par un collectif composé de partis politiques (PCF, PG, MRC) et d’associations (FCPE 66, AGAUREPS-Prométhée).

C’est au nom de ce collectif que Chantal Dubon, co-secrétaire du comité du Vallespir du Parti de Gauche, présentait l’actualité de la question et le conférencier. Francis Daspe préside la commission nationale éducation du Parti de Gauche ; il est également co-auteur d’un livre intitulé « L’école du peuple. Pour l’égalité et l’émancipation ».

 

            Il débutait son exposé par la description du contexte dans lequel se fait cette réforme des rythmes scolaires : une politique d’austérité accentuée par le désengagement de l’état, l’acte III de la décentralisation, la loi de refondation de l’école de la République aux ambitions nettement revues à la baisse. « C’est de là que découlent les enjeux politiques et idéologiques majeurs de la réforme. Et le ministre Vincent Peillon a commis l’erreur de les masquer de manière volontaire », estimait Francis Daspe. Et de citer à titre d’exemple : “les attaques contre le cadre national de l’école, la remise en cause de la gratuité, le développement de la précarité, les entorses faites au principe de laïcité, les inégalités territoriales accentuées, la mise en danger des écoles rurales (…). Cette réforme sera au final financée par les familles, soit une participation directe demandée aux familles, soit par une augmentation des impôts locaux qui sont les plus injustes”, ajoutait-il pour enfoncer le clou.

 

            Il poursuivait en estimant “que cette réforme mal pensée se traduisait au final par une accumulation de mécontentements. Pour les élèves, une fatigue accrue et une perte des repères avec la multiplication des intervenants ; pour les parents, des temps scolaires de moins en moins en accord avec les temps sociaux et familiaux ; pour les enseignants, une dégradation de leurs conditions de travail ; pour les intervenants du périscolaire le quotidien d’une précarité renforcée ; pour les municipalités, des coûts en hausse ; pour les associations une perte de fréquentation”.

 

            – « Le décret doit être retiré, car son application crée et créera trop de désagréments pour l’ensemble de acteurs », tranchait Francis Daspe. Des propositions étaient formulées, comme la création d’un service public national pour les intervenants du périscolaire, une relocalisation de l’activité afin de mettre davantage en adéquation les temps sociaux, familiaux et scolaires, le respect sourcilleux des valeurs républicaines de laïcité, gratuité et égalité. Pour Chantal Dubon qui concluait un débat particulièrement fourni, « ces mesures dessinent quelques uns des traits d’une VI° République plus que jamais nécessaire ».