Communiqué de presse.
“L’Observatoire citoyen écosocialiste de la Montagne, mis en place par les groupes d’actions de la France Insoumise en Cerdagne et en Capcir, s’est fixé pour mission d’alerter et de lutter contre le recul des Services publics et des Biens communs, les dégradations des conditions de vie quotidienne et les atteintes à l’environnement dans les territoires de montagne de Cerdagne et du Capcir. Dans cette optique, il exprime ses plus vives inquiétudes depuis l’annonce par le gouvernement de l’ouverture à la concurrence des concessions de 150 barrages hydrauliques.

Que vont devenir, dans ces conditions, les barrages du Lanoux, des Bouillouses, de Matemale et de Puyvalador ?
La Commission européenne exige en effet que la gestion de ces barrages, opérée par les entreprises françaises EDF (détenue à 80% par l’Etat) et SHEM (filiale de GDF-Suez) mais dont les concessions arrivent à échéance, fasse partie de nouveaux appels d’offres ouverts aux entreprises européennes dès 2018. La France est pourtant le seul pays en Europe à être contraint d’ouvrir ses barrages à la concurrence, Bruxelles pointant la position trop «dominante» des opérateurs historiques.
Cette décision, longtemps reportée mais désormais avalisée par le nouveau gouvernement, constitue un pillage de ce patrimoine national digne de celui de la privatisation des autoroutes. Le peuple français a payé pendant des décennies des dizaines de milliards d’euros pour construire et entretenir ces installations hydroélectriques qui concourent pour 12 % (25 GW) de la production électrique et fournissent au pays 70 % de son électricité renouvelable. Largement amorties, ces concessions sont donc synonymes de « poules aux œufs d’or » pour les nouveaux opérateurs privés dont on peut se demander s’ils investiront suffisamment pour maintenir la sûreté des barrages ou s’ils se contenteront de ramasser les bénéfices, non seulement sur l’électricité mais aussi sur les usages de l’eau (consommation courante, irrigation, canons à neige etc.).
L’électricité produite par les barrages, rapidement disponible, est de loin la moins chère (20 à 30 euros le mégawattheure). Mais on peut fortement douter qu’elle le restera. C’est pourquoi l’hydroélectricité doit être considérée comme un service d’intérêt général échappant à la concurrence et comme une source d’énergie renouvelable prioritaire pour réaliser la nécessaire transition écologique. En méconnaissant ces évidences, cette majorité s’engage dans des impasses et des régressions qui doivent être combattues”.