Le référendum sur l’indépendance annoncé pour le 9 novembre par les nationalistes catalans “ne peut avoir lieu” car il est “illégal”, a affirmé aujourd’hui le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

“Personne de manière unilatérale ne peut priver l’ensemble du peuple espagnol du droit à décider de son avenir”, a déclaré le Premier ministre à l’ouverture du débat annuel sur l’état de la Nation, devant la Chambre des députés. “Ce référendum ne peut avoir lieu. Il n’est pas légal”, a assuré Mariano Rajoy. “C’est l’ensemble du peuple espagnol qui a le pouvoir de décider de ce que doit être l’Espagne”, a-t-il ajouté.

La Catalogne, une région du nord-est de l’Espagne à la très forte identité culturelle et linguistique, peuplée de 7,5 millions d’habitants, a connu ces dernières années une forte poussée du sentiment nationaliste, attisé par la crise économique qui a alimenté un sentiment d’injustice et accru les tensions politiques.

La région, qui fut l’un des moteurs économiques de l’Espagne avant de devenir l’une des plus endettées du pays, reproche notamment au gouvernement central de ne pas redistribuer équitablement les richesses et réclame une plus grande autonomie fiscale. Le chef du gouvernement catalan, le nationaliste Artur Mas, a annoncé le 12 décembre un accord avec les autres forces régionales, à commencer par les indépendantistes de gauche de ERC, pour organiser le 9 novembre un référendum sur l’autodétermination de la région.

La question sera double: “Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat?”, et si oui, “voulez-vous que cet Etat soit indépendant?”.
“J’ai toujours été disposé au dialogue, mais dans le cadre de la Constitution et de la loi”, a ajouté Mariano Rajoy. “Tous ceux qui prétendent modifier la Constitution peuvent le demander, mais en suivant les règles que cette même Constitution établit. C’est cela l’Etat de droit”, a-t-il souligné.

La vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, avait appelé dimanche le gouvernement espagnol et les dirigeants régionaux de Catalogne à “négocier avec l’esprit ouvert pour parvenir à un accord”, qui éviterait que la région poursuive sur la voie de l’indépendance.

(source : Le Figaro avec l’AFP)