“La réforme du collège organisait la différenciation de l’offre éducative de chaque établissement. L’ersatz de réforme de la carte scolaire permettra aux parents d’élèves de faire des vÅ“ux d’affectation pour leurs enfants dans plusieurs collèges différents. De la sorte, la boucle est bouclée : un véritable marché scolaire sera institué dans lequel les familles les plus favorisées sauront tirer leur épingle du jeu.

Dans cette école à la carte où les critères d’affectation – sociaux mais aussi géographiques, liés aux choix des langues et des options – seront définis localement, les élèves seront triés, la ségrégation encouragée. Les différentes obligations républicaines d’égalité qui relevaient jusqu’alors de l’Etat volent en éclat !

Les établissements privés, qui constituent un recours pour ceux souhaitant contourner une affectation, se voient proposer un accompagnement financier à condition d’ « ouvrir davantage de classes ». C’est un nouveau recul du combat pour l’école publique laïque de ce gouvernement qui abandonne ainsi cette conquête historique de la gauche. La ministre se fait la VRP de l’enseignement privé !

Pour le Parti de Gauche, l’impératif de mixité sociale ne peut dépendre de l’école seule. Il ne sera atteint qu’en rompant avec l’austérité pour mettre en Å“uvre une véritable politique de la ville et de l’habitat. En faisant preuve également d’un véritable volontarisme, par exemple en attribuant des options rares et valorisantes aux établissements ruraux et de banlieues, pas uniquement à ceux des centres-villes. Et enfin en réservant les fonds publics à l’école publique”.

Francis DASPE

Co-secrétaire du PG 66, Président de la Commission nationale Education du PG