Candidat aux élections cantonales sur le canton IX du Bas-Vernet à Perpignan, il vient d’écrire au Président de la République, Nicolas Sarkozy, ainsi qu’à son ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux – avec copies au Préfet des Pyrénées-Orientales, au maire UMP de Perpignan, au sénateur-président UMP de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), au député UMP de la circonscription (…) – pour leur dire :
– “Je parcours le quartier depuis plusieurs semaines, je rencontre les habitants et dialogue avec eux. Ces Perpignanais aiment leur ville, mais ils n’acceptent plus de vivre dans le climat d’insécurité qui règne dans leurs rues. Les incivilités, les vols, les agressions se multiplient, et nourrissent leur indignation et leur désarroi. Que constatent les habitants du Bas-Vernet ? Une insuffisance de moyens policiers, municipaux et nationaux. Que demandent-ils ? Des moyens humains, matériels et financiers qui pourraient ramener la sécurité et la tranquillité dans leur canton.
“Pris à témoin du malaise grandissant qui règne au quartier du Bas-Vernet, j’ai décidé d’user de toute mon énergie pour tenter d’y remédier. Je me suis engagé à faire entendre l’inquiétude de ses habitants, et à réclamer des aides concrètes. D’où ce courrier qui, je l’espère, nous l’espérons tous, sera pris en considération.
“En vous remerciant par avance de l’attention que vous prêterez à ma présente, nous – Ndlr. “nous” parce que le candidat auteur de cette missive la fait cosousssigner par dit-il en entête les habitants du canton… ça ne mange pas de pain ! – vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Monsieur le ministre, l’expression de nos sentiments les plus respectueux”.
Contrairement aux apparences – dont on sait qu’elles peuvent être parfois trompeuses… – cette lettre n’est pas celle du candidat FN (Front National) sur le Bas-Vernet, mais bien celle du candidat très officiellement investi (il ne s’en cache d’ailleurs pas dans ce courrier, lui !) par l’UMP, Jean-Louis de Noëll.
Il n’en demeure pas moins qu’une fois de plus, comme nombre de candidats UMP à ces élections cantonales, Jean-Louis de Noëll se trompe sur le statut de conseiller général.
Celui-ci n’a aucun pouvoir sur les effectifs de police, qu’il s’agisse de police municipale ou de police nationale. Cela relève directement de l’Etat, pour la police nationale (ainsi que CRS et gendarmerie), ou de la Ville, pour la police municipale (PM).
Au passage, rappelons que Jean-Louis de Noëll est toujours, à notre connaissance, le mari de Mme Isabelle de Noëll, laquelle elle est bien adjointe au maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, UMP. A ce titre donc, elle est très bien placée pour solliciter des moyens conséquents (en PM) afin d’assurer la sécurité pour les habitants du Bas-Vernet… dont nous savons tous qu’il s’agit là d’un quartier de Perpignan, n’est-ce pas !
Enfin, il est surprenant de constater qu’un candidat estampillé UMP s’en prenne aussi directement à son chef-de-parti – Nicolas Sarkozy – pour lui faire remarquer ses carences et ses incompétences, en matière de sécurité. A moins que, dans la précipitation, Jean-Louis de Noëll se soit trompé au point d’avoir utilisé là le contenu d’une correspondance remontant à l’époque où il était lui-même Secrétaire départemental du FN… et donc, forcément, anti-RPR (l’UMP actuel en quelque sorte).
C’est quand même gros. Très, très gros !
La morale de la petite histoire : c’est que les électeurs du Bas-Vernet qui seraient effectivement sensibilisés à des problèmes (d’in)sécurité dans leur quartier, ont davantage de chance d’être écoutés, entendus, s’ils votent le 20 mars pour n’importe quel autre candidat(e) que Jean-Louis de Noëll.