Rien ne va plus – en coulisses – entre Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan et son 1er adjoint, Jean-Paul Alduy (UMP), de par ailleurs sénateur et président de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération)…

Depuis l’élimination, dès le 1er tour, du candidat de l’UMP, Jean-Louis de Noëll (ancien secrétaire départemental du Front national dans les P-O de 1995 à 1998), sur le canton du Bas Vernet (Perpignan IX), la hâche de guerre est déterrée.

Car l’idée de présenter et soutenir, “en plus” de Jean-Louis de Noëll, un candidat du Parti Radical (le petit frère de la grande famille politique de l’UMP), Fouzi Bouhadi, élu dans l’équipe de la Majorité municipale de la Ville de Perpignan, revient exclusivement à Jean-Paul Alduy, et ce dans la mesure où Jean-Marc Pujol – bien que frileux et en retrait sur cette initiative – n’a pas eu son mot à dire.

De l’avis de proches dans l’entourage du maire de Perpignan, “Jean-Marc Pujol n’a jamais été convaincu de la démarche de Jean-Paul Alduy qui a cru, en imposant Jean-Louis de Noëll et en lui mettant dans les pattes Fouzi Bouhadi, pouvoir atténuer le poids du FN dans ce canton du Bas Vernet…”. La tactique retenue par Jean-Paul Alduy, selon des proches,  était qu’en présentant Jean-Louis de Noëll (UMP), ex-patron du FN dans les P-O, “il espérait aspirer une bonne partie de l’électorat “frontiste”. La présence également calculée de l’élu perpignanais Fouzi Bouhadi (Parti Radical/ UMP) aurait eu pour but de “pomper”  l’autre partie d’un électorat plus à gauche afin d’affaiblir la candidate PS et permettre ainsi à Jean-Louis de Noëll de se retrouver seul au second tour face à Louis Aliot (FN)”…

A l’arrivée, c’est un fiasco ! Ni Jean-Louis de Noëll ni Fouzi Bouhadi ne peuvent se maintenir pour le second tour, dimanche prochain, et Louis Aliot caracole en tête des suffrages exprimés – près de 35 % – surfant sur la chronique d’une vague “bleue Marine” électorale annoncée. Certes, il reste la candidature de la socialiste Toussainte Calabrèse, portée par toute la Gauche Rassemblée appelant à un vote républicain “face à la menace frontiste”, mais à droite, dans les rangs de l’UMP et des centristes associés (Nouveau Centre, Parti Radical…), le mal est fait : “Alors que pendant des années, Jean-Paul Alduy n’a cessé de nous expliquer, la main sur le coeur, les yeux dans les yeux, que le FN est un parti infréquentable, etc-etc, voilà qu’aujourd’hui par une basse manoeuvre électorale reposant sur un calcul à la noix, il offre au N°2 du Front national une voie royale vers l’élection…”, tempête un proche de Jean-Marc Pujol, complètement dégoûté d’être en arrivé là. Et il enfonce le clou : “Déjà, récupérer Jean-Louis de Noëll, c’était une immense bêtise, pour être poli, surtout pour en arriver là. De Noëll doit aujourd’hui regretter amèrement d’avoir quitté le FN, car maintenant il serait au second tour… Il doit penser que c’est dommage ! En tout cas, pour nous, à l’UMP, c’est une catastrophe. Il serait grand temps que Jean-Marc Pujol s’émancipe de la tutelle de Jean-Louis Alduy, ne serait-ce que pour sortir de l’image du “maire de passage” que certains “Alduyistes” se régalent de lui coller dans les conversations en ville…”.

Oh, la, la ! Le ton est donné. Le sort en sera-t-il jeté pour autant ? En tout cas, depuis Paris, où sénateurs et députés étaient conviés ce mardi 22 mars 2011, nos parlementaires UMP (c’est un pléonasme car ils le sont tous chez nous, étiquetés UMP !) s’en seraient donnés “à coeur joie”… Déjà dans l’avion qui les emmenait à la capitale, la tension serait montée d’un cran.  Ensuite, dans Paris intra-muros, le sénateur-président de l’Agglo PMCA et deux de nos députés des P-O, Daniel Mach (maire de Pollestres) et François Calvet (maire de Le Soler), auraient échangé des propos plutôt vifs sur la situation en Pays catalan à l’issue de ce 1er tour des élections cantonales. Chacun se rejetant la faute dans l’organisation internes de celles-ci. Avec, toujours, encore et encore, le cas du Bas Vernet en ligne de mire, au centre des discussions faisant débat. Car, à propos de la stratégie de Jean-Paul Alduy d’inclure la candidature de Fouzi Bouhadi, dans l’espoir de perturber le jeu électoral localement, si Jean-Marc Pujol n’a pas eu voix au chapitre, des voix avaient cependant réussi à s’élever pour remettre en cause ce choix. François Calvet, président du comité départemental UMP des Pyrénées-Orientales, et Gilles Foxonet, maire de Baixas, secrétaire départemental de l’UMP, s’étaient écartés de cette stratégie. Ils s’y sont même opposés ouvertement, sentant le vent venir. Mais, face à la puissance de “l’Alduyisme” au sein de la Droite parlementaire, que peuvent bien peser MM. Calvet et Foxonet ? Le député-maire de Le Soler pourra toujours se consoler, pour l’instant, avec le score réalisé par sa formation politique, l’UMP, dans sa circonscription des P-O, la 3ème, en se disant “ma foi les candidats UMP arrivent en tête dans les trois cantons renouvelables de ma circonscription…”. Un bon signe pour préparer les sénatoriales de septembre prochain ; sauf que ces élections-là, qui concernent tous les grands électeurs (les élus) sur un territoire départemental donné, ne se déroulent pas qu’en Conflent…