Charles Campigna, adjoint au maire d’Argelès-sur-Mer et secrétaire de la puissante section socialiste d’Argelès-sur-Mer, n’a pas apprécié, mais vraiment pas du tout (et encore c’est là le moins qu’on puisse écrire), les propos tenus par Mme Jacqueline Irles (UMP), députée-maire de Villeneuve-de-la-Raho et vice-présidente de l’Agglo PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération) et relayés dans les colonnes du journal local L’Indépendant daté du jeudi 24 mars 2011 (à la rubrique “Politicorama”).

Mme la députée de la 4ème circonscription des Pyrénées-Orientales – Albères/ Vallespir/ Côte-Vermeille/ Argelès-sur-Mer… – ne faisait “pourtant” que répéter les propos repris une dizaine de jours plutôt par la presse nationale, et qui à ce moment-là sont passés totalement inaperçus, en tout cas ils n’avaient pas fait de vagues : “Je suis pour la stratégie du “ni ni”, avait-elle alors déclaré notamment au journal Le Figaro, le 17 mars 2011. On ne peut appeler à voter ni pour le PS, qui est à l’origine d’une augmentation inconsidérée des impôts locaux, ni pour le FN, dont les valeurs sont aux antipodes des nôtres (…)”.

Hier matin, si l’on peut s’exprimer ainsi, Mme Jacqueline Irles en remet une couche, s’adressant plus directement au canton d’Argelès-sur-Mer, dans lequel dimanche prochain, lors du second tour des élections cantonales, deux candidats vont s’affronter : le conseiller général sortant et maire d’Argelès-sur-Mer, Pierre Aylagas (PS) ; Edouard Fesenbeck (FN).

La députée UMP conseille aux électeurs-trices de l’UMP, dont le candidat dans ce canton – Marcel Descossy, maire de Palau-Del-Vidre – a été éliminé dès le 1er tour, d’appliquer tout simplement sa stratégie du “ni ni”. En clair : de voter blanc, nul… ou d’aller à la pêche ! Elle argumente sa décision en expliquant que Pierre Aylagas “a souvent fait preuve de sectarisme à mon égard, il ne m’a jamais invité dans sa commune lors de cérémonies officielles, refusant carrément que j’intervienne devant la population. Tout cela n’est pas très républicain (…)”.

“Républicain” ? Le mot a fait tilt entre les oreilles de Charles Campigna : “Si je prends le score du FN sur Argelès-sur-Mer lors des six dernières élections, qu’est-ce que je constate ? Présidentielle de 2002, le Front national fait 21,02 % ; législatives de 2002, 19,98 % ; cantonales de 2004, 14,80 % ; présidentielle de 2007, 14,86 % ; législatives de 2007, 3,96 % ; cantonales de 2011 (1er tour), 21,04 %. Lors des élections législatives de 2007, où Jacqueline Irles représente l’UMP dans notre circonscription, le FN réalise son plus mauvais score (3,96 %). Nous comprenons mieux ainsi la stratégie du “ni ni” de Mme la députée qui, visiblement, ne veut surtout pas se mettre à dos l’électorat du FN… dans la perspective  des législatives de 2012. C’est l’année prochaine !  Son oncle (le frère de son père) et son cousin, M. Falieu, tous deux Républicains et militants socialistes de la première heure, doivent se retourner dans leurs tombes”.