Renée Soum (PS), ex-députée des P-O et ancienne conseillère régionale, a versé quelques larmes “en live” en apprenant “la belle et historique victoire de Jean-Louis Chambon sur le canton de Saint-Jacques… Je désespérais de voir cela un jour arriver, tellement cela fait 30 ans que j’attendais ça ! Trente années que ce canton est à droite… Jacques Farran l’a occupé pendant vingt ans, puis le docteur Nicolau, puis Henri Carbonell… Trente ans que la gauche s’y cassait les dents et le moral. Jean-Louis Chambon l’a fait. Il vient d’ouvrir une sacrée brêche dans l’Alduyisme car c’est tout un symbole de l’Alduyisme qui s’effondre aujourd’hui (…)”.

– Jean-Louis Chambon (PS), justement, fut l’un des héros de la soirée d’hier. C’est en grand vainqueur, digne des arrivées sur les circuits de Formule 1, que le maire de Canohès été acclamé, porté aux nues, applaudi très bruyamment, presque vénéré… Lui aussi, n’a pû s’empêcher de laisser s’échapper quelques larmes d’émotion, tandis qu’un groupe de musiciens latinos investissait le hall Guy-Malé du Conseil général pour transformer les lieux en “fiesta gitane”. C’était incroyable. On se serait cru sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, tellement l’Hôtel du Département baignait dans une formidable ambiance.

– Jean-Pierre Roméro (UMP), maire de Port-Vendres, candidat malheureux sur le canton de la Côte Vermeille face au maire de Collioure et conseiller général sortant, Michel Moly (PS), envisage de faire un recours : il accuse La Poste “d’avoir oublié d’assurer la distribution de mon document de campagne. Je suis en train de réflêchir avec mon équipe pour déposer un recours, car des centaines d’exemplaires de ma profession de foi n’ont pas été diffusés… Sinon, je constate que j’ai perdu partout sauf sur ma ville, Port-Vendres. J’ai rattrapé  les 24 voix qui m’ont manqué lors du 1er tour et j’en ai même gagné 18 ! Je sauve l’honneur dans ma commune. Certes, je reconnais que cela a été dur, très dur, mais je me suis battu jusqu’au bout et le résultat est là : j’arrive en tête dans ma ville”.

– Mady Guizard porte la guigne, la poisse, la scoumoune : c’est maintenant plus que de la simple malchance, elle ferait noyer une barque de crucifix, tellement elle est abonnée au guignon ! Jugez plutôt : elle a été, lors des municipales de 2009 sur Perpignan, 2ème sur la liste de François Rivière contre Jean-Paul Alduy. Perdue. Plus récemment, à l’hiver 2010, lors des élections consulaires, on l’a retrouvée derrière son gendre, Bruno Delmas, dans l’équipe d’Ici et Maintenant pour tenter de s’installer aux commandes de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Perpignan et des P-O. Manquée. Hier, elle était la suppléante du candidat “Alduyiste” Me Pierre Parrat (UMP) sur le canton de Saint-Jacques (Perpignan II)… Battue ! Avec elle, “Parrat-chute !”, avaient ironisé et prédit quelques un(e)s dans l’entourage du maire de Perpignan. Bien vu. Trois tentatives, trois défaites. Manque de bol ? On va dire plus élégamment que c’est la faute à pas de chance. Maintenant, sûr qu’à l’avenir, sur l’échiquier politique perpignanais, on tentera de repérer Mady Guizard pour connaître à l’avance son camp, par pure stratégie électorale… Vous pariez combien ?

– Oh les filles, oh les filles ! … 20 % de femmes élues au sein de l’Assemblée départementale des Pyrénées-Orientales, dont une carrément à la présidence, il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça ! En effet, désormais, grâce à la victoire, hier, de Toussainte Calabrèse (PS), sur le canton du Bas Vernet (Perpignan IX), 6 cantons sur les 31 qui composent le Conseil général des P-O sont détenues par des femmes : la présidente Hermeline Malherbe (PS) sur le canton de Saint-Assiscle (Perpignan VIII) ; Marie-Thérèse Casenove (PS) sur le canton de Vinça ; Ségolène Neuville (PS) sur le canton de Perpignan V ; Mauricette Fabre (UMP) sur le canton de la Côte Radieuse ; Véronique Vial-Auriol (UMP) sur le canton de Perpignan VI ; et donc Toussainte Calabrèse (PS) sur le canton du Bas Vernet (Perpignan IX).

– Christian Bourquin (PS) avait bien vu. Comme d’hab’ ! Il l’avait annoncé, que la Majorité départementale de gauche ressortirait renforcée à l’issue de ces élections cantonales. Le président de la Région Languedoc-Roussillon, également vice-président du Conseil général des P-O, ne s’est pas trompé : “Et un, et deux et trois !”, a-t-il entonné en apprenant d’abord la victoire de son candidat sur le canton de Saint-Jacques (Jean-Louis Chambon), vers 19h 45, puis en suivant celui du canton de Saint-Laurent-de-la-Salanque (José Puig), vers 19h 50 et, enfin, cerise sur le gâteau, peu avant 20h, la victoire de Toussainte Calabrèse sur le canton très convoité par les projecteurs des médias nationaux – Qui en avait fait un test à l’échelon du pays – du Bas Vernet. Le duel s’annonçait donc serré, ou plutôt les télés et les radios en avaient décidé ainsi, car au “finish” il n’en fut rien : Christian Bourquin comme Mme Hermeline Malherbe n’ont jamais douté de l’issue de cette bataille électorale. Christian Bourquin l’avait dit dès l’automne 2010 en installant son équipe de campagne. Hermeline Malherbe, hier matin encore, depuis Collioure où elle se trouvait, répondait à un journaliste qui l’interpellait sur le grand écart de voix qui séparait au 1er tour Toussainte Calabrèse (18% environ) du “Frontiste” Louis Aliot (34% et des poussières) : “16%, mais ce n’est rien ! Moi, en 2008, sur le canton de Saint-Assiscle, j’ai eu un retard de 11 points, cela ne m’a pas empêché d’être élue. Et puis ce n’est pas ainsi qu’il faut analyser la situation. Il faut savoir apprécier le contexte, évaluer les reports de voix pour le second tour, etc-etc. Je savais que Toussainte gagnerait ! Nous en étions toutes et tous convaincu(e)s”.