“Votes censurés

Pour la première fois de l’histoire, les Canadiens expatriés ont eu droit de vote par correspondance ou internet en octobre 2019. Nous étions le seul pays du G-20 et de beaucoup d’autres, même pas très démocratiques, à ne PAS donner ce droit à nos ressortissants. J’ai jadis étudié les systèmes de vote, en tout cas occidentaux, pour les fins d’une maîtrise en sciences politiques et c’était l’un de mes sujets de travaux.

Après près de vingt années de tergiversations et d’appel aux tribunaux, la Cour Suprême a décidé qu’il s’agissait d’une discrimination indue et a obligé le gouvernement à faire le nécessaire pour nous donner ce vote.

Pour info, nous sommes un millier rien qu’à Perpignan, soit à peu près la moitié double-nationaux, et certainement, au doigt mouillé, près d’un million en France. Mes chiffres proviennent du dernier recensement, qui donnait pour Perpignan 595 canadiens de nationalité unique, car les doubles-nationaux ne sont pas comptabilisés comme canadiens, bien évidemment. Le million est mon estimation validée par un espion à l’ambassade (et vérification à la Délégation générale, mais cela ne s’applique qu’aux seuls québécois), ce que je ne suis pas par un hasard de la vie.

Or, le processus d’inscription a été rendu (par le gouvernement qui avait, je le rappelle, perdu ses procès) tellement compliqué que ce signataire au moins n’a pu voter, malgré 20€ de téléphone, deux courriers recommandés et de multiples essais sur informatique. Non plus que les cinq  personnes que je connaissais dans mon environnement immédiat.

Devoirs à refaire ! J’ai même essayé, à mes frais, de passer une annonce dans le Midi-Pendant (…), mais celle-ci a semble-t-il été bloquée par l’ambassade, comme ne représentant pas une annonce officielle… toujours selon mon espion”.

 

G. L., Perpignan