C’est ce mardi 10 mai 2011 que paraîtra le 4ème livre de Bernard Bonnet, ex-préfet en Corse et ancien préfet des Pyrénées-Orientales (1993-1998), aux éditions Belfond.
Ce livre sort en plein procès d’Yvan Colonna, dans lequel d’ailleurs Bernard Bonnet est appelé à venir témoigner le mercredi 18 mai 2011.
Rappel des faits concernant à la fois ce procès Colonna devant une cour d’Assises spéciale à Paris et la sortie du livre…
Le 6 février 1998, le préfet de Corse Claude Erignac est assassiné à Ajaccio par des indépendantistes corses.
– “Je suis nommé cinq jours après par le gouvernement Jospin pour conduire une opération mains propres dans l’ile”, raconte Bernard Bonnet sur la 4ème de couverture. Puis, en feuilletant le livre et en s’entretenant avec l’auteur : “Dès l’automne 1998, grâce à un informateur anonyme je découvre les mobiles, le nom du chef du commando et des éléments rendant possible l’implication d’Yvon Colonna, alors que l’enquête judiciaire est égarée sur une fausse piste, la piste agricole. J’apprends également qu’une première tentative d’assassinat a échoué quelques semaines plus tôt. J’explique le lien direct entre l’opération mains propres et la venue de mon informateur que j’ai appelé Corte.
Ma chute est programmée.
Ce sera l’affaire des paillottes. J’explique comment est née l’affaire, comment a prospéré la mystification judiciaire qui a permis mon élimination. Je décris comment la paillote a pris l’reau en traversant la Méditerranée.
Je décris la longue bataille judiciaire qui m’a permis après six ans d’un combat juridique sans merci d’obtenir satisfaction. Les magistrats du continent se sont donné les moyens de ne pas mettre à exécution ma condamnation prononcée par les tribunaux de Corse. Je précise comment ils ont fait.
Je rappelle aussi brièvement que la cour d’Appel de Montpellier a laminé en termes féroces l’argumentaire du juge d’instruction de Perpignan qui prétendait me renvoyer devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour l’affaire fantasmatique de Castelnou.
Le livre insiste sur le gâchis d’Etat ayant consisté à saboter mes informations sur l’assassinat. Mes renseignements ne sont pas exploités par l’instruction en raison de l’irruption du pouvoir politique dans l’enquête. Quant à mon témoignage, il sera écarté lors des premiers procès.
La justice a condamné la quasi-totalité des membres du commando. Pour autant, l’assassinat de Claude Erignac n’est pas entièrement élucidé. Qui a armé le bras des meurtriers ? La justice ne l’a pas déterminé.
Les conjurés déjà condamnés pour l’assassinat du préfet Erignac sont les accusateurs d’Yvan Colonna. Leur mutisme, plus que leurs revirements, nourrit l’incertitude sur leur sincérité.
Mon livre a pour ambition de bousculer, à partir des révélations que j’ai faites à la justice en 1998, les non-dits et les demi-vérités qui nourrissent aujourd’hui encore les silences du doute.
Ce livre est un cri pour que surgisse enfin toute la vérité sur l’assassinat de mon prédécesseur. Il donne tout son sens à la mission sacrificielle que j’avais acceptée en prenant mes fonctions de préfet de Corse huit jours après l’assassinat de Claude Erignac”.