Artur Mas (CiU), président de la Generalitat de Catalunya, le Parlement catalan de Barcelone (Espagne), a-t-il confondu vitesse et précipitation ? A-t-il confondu la lutte contre l’austérité imposée et la souhait d’une certaine forme d’Indépendance, à l’issue de la grande manifestation du 11 septembre dernier qui a rassemblé près d’1,5 million de Catalans dans les rues de Barcelone… tandis que plus de 6 millions de Catalans restaient chez eux ?…

Car le scrutin d’hier a constitué une grande gifle pour le souverainiste Artur Mas qui était convaincu de son chemin politique : les nationalistes de son parti, CiU, perdent 12 sièges, descendant à 50 députés au Parlement catalan contre 62 la veille encore ! La coalition nationaliste catalane conserve toutefois sa majorité relative au parlement après les élections régionales, mais…

Mais à l’arrivée, Artur Mas a perdu son pari. Dépité, pas abattu, dans un grand hôtel de Barcelone le président de la Generalitat de Catalunya a admis, le visage fermé, dans la nuit, à l’annonce de son fiasco politique personnel : “La situation est plus compliquée mais cela ne veut pas dire que le pays doit renoncer à ses objectifs (…). Il faut ouvrir une période de réflexion générale sur la politique catalane, réflêchir avec les autres partis qui partagent notre désir d’indépendance, parce que CiU seul n’a pas la force suffisante de mener seul le processus vers l’autodétermination.

Le scrutin d’hier semble surtout avoir profité à la gauche indépendantiste historique dont l’ERC qui obtient 21 sièges, soit plus du double de sa représentation actuelle (10 députés) !

Ce scrutin montre aussi que les Indépendantistes catalans ne sont pas aussi majoritaires dans la population, ou en tout cas pas aussi déterminés et pressés, pour l’instant, que ce que les nationalistes pensaient depuis l’énorme manifestation de ce fameux 11 septembre 2012… Auraient-ils mal compris le message ?