Jordi Vera, secrétaire général de CdC Catalogne nord.

L’information a fait l’effet d’une bombe en Catalogne espagnole et devrait être rapidement relayée de ce côté ci des Pyrénées : deux titres influents de la presse catalane à Barcelone, l’Ara et La Vanguardia, annoncent sur leur site d’information et dans leurs colonnes la fermeture de CdC nord, dirigé par Jordi Vera, conseiller municipal d’Opposition de la Ville de Perpignan, et de la célèbre Casa de la Generalitat de Perpignan, antenne du Gouvernement catalan sur le sol roussillonnais… Les raisons avancées par la presse catalane pour justifier ces fermetures seraient de nature purement économiques.

http://www.ara.cat/politica/Operacio_retirada-CiU-Catalunya_Nord_0_901110027.html

Contacté par téléphone à 17h, Jordi Vera a contesté énergiquement ce qu’il dit être “totalement et absolument faux ! J’ai déjà démenti formellement auprès des rédactions incriminées, mais comme nous sommes dimanche l’information vraie a du mal à passer. Je ne sais pas d’où cela sort, mais ceux qui sont à la source de tels écrits devraient se renseigner avant de publier n’importe quoi, car c’est leur crédibilité qui devient suspecte. Seul un congrès national de CdC (Convergence démocratique de Catalogne) pourrait dissoudre le CdC nord, cela figure dans nos statuts ! Nous assistons actuellement en Catalogne sud à une guerre psychologique des médias, dans lesquels certains vont jusqu’à dire qu’Artur Mas, l’actuel chef du gouvernement catalan, serait prêt à abandonner l’idée d’un référendum sur l’Indépendance en échange de nouveaux moyens financiers que Madrid attribuerait à Barcelone… Voyez jusqu’où ça va. Tout cela est naturellement faux. Je rassure nos militants, adhérents et sympathisants, nous préparons bel et bien les prochaines élections municipales, le CdC sera présent en Catalogne nord en mars 2014 ! On n’a pas fait tout ça, des accords notamment avec l’UMP, pour rien !”.

Brice Lafontaine, secrétaire départemental d’Unitat Catalana.

A Unitat Catalana (UC), Brice Lafontaine, secrétaire département – l’autre formation politique catalane de Centre-droit présente dans le département des Pyrénées-Orientales, et notamment très influente au sein du Conseil municipal de Perpignan pour faire partie de l’équipe majoritaire autour du maire Jean-Marc Pujol (UMP) – prend au contraire l’information très au sérieux : “Fermer la Casa de la Generalitat de Perpignan c’est non seulement scandaleux, mais c’est surtout d’une extrême gravité pour la transmission de la langue et de la culture catalanes en Catalogne nord. C’est peut-être là, et certainement même, un choix diplomatique d’Artur Mas dans la perspective d’une Catalogne indépendante, qui de toutes façons sera reconnue par la France, comme la France l’a déjà fait avec le Kosovo, etc., mais ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est même une triste nouvelle ! En revanche, je me réjoui de la fermeture de CdC en Catalogne nord – cela n’étonnera personne ! – car CdC brouillait les cartes en brouillant les intentions catalanes en terme de vote. CdC en Catalogne nord n’a jamais eu de projet en tant que parti politique. En ce qui nous concerne, à Unitat Catalana, nous restons ouverts à tous les autres partis catalans présents en Catalogne nord, que ce soit l’ERC ou l’ex-CdC si l’on peut dire ansi désormais, pour travailler ensemble, pour porter des ambitions communes car, nous, nous avons beaucoup de projets. La disparition de CdC en Catalogne nord éclaircit le paysage politique. Je constate que l’accord UMP/ CdC est, de ce fait, caduque !”.