Étonnant, surprenant Pierre AYLAGAS (PS), député, maire d’Argelès-sur-Mer, président de la communauté de communes Albères/ Côte Vermeille/ Illiberis, qui ne “trouve aucune bonne raison pour voter Front Natiional” dans sa bonne ville d’Argelès-sur-Mer.
C’est en tout cas ce qu’il déclare hier, mardi, dans les colonnes du journal L’Indépendant, en page 17. Et c’est là une analyse qui a soulevé un tollé à Argelès-sur-Mer.
“Contrairement à son propos, les raisons ne manquent pas, même en vivant à Argelès-sur-Mer, pour exprimer une quelconque colère au fond des urnes”, confie un ancien proche de l’élu. “Monsieur AYLAGAS ne voit donc pas tous ces retraités, dans sa commune, qui tentent de survivre avec 700€ par mois. Il ne voit donc pas non plus tous ces jeunes argelésiens en quête d’un premier emploi. Et d’un logement. Non, il ne les voit pas. Tout comme il ne voit pas cet homme qui depuis deux ans vit dans un camion sur le Marché de la Mer, avec son chien, sans eau et sans électricité… Il ne voit pas non plus les SDF qui sont dans le Bois de pins… Il ne voit pas non plus l’état lamentable d’une voirie communale et cantonale à la chaussée défoncée qui laisse l’impression d’une commune en état d’abandon… Il ne voit pas, toujours dans sa commune, tous ses concitoyens qui ont du mal à joindre les deux bouts, comme on dit, et dont certains n’ont même plus accès à l’énergie. Etc.-etc. C’est pour toutes ces raisons – chômage, injustices sociales, mal-logement, inquiétudes sur le pouvoir d’achat… – que des Argelésiens, qu’on ne voit plus, qu’on n’entend plus, qu’on n’écoute plus, peuvent être amenés à “franchir le rubicon politique” et à exprimer un vote extrême, leur seule arme, pour retrouver un peu de dignité et de compassion. Les motivations humaines et sociales, hélas, ne manquent pas ; pas la peine d’aller pointer du doigt les migrants, l’immigration, le terrorisme, pour tenter de justifier ou d’expliquer le vote Front National. Depuis le 6 décembre 2015, nous savons que ce n’est plus la réalité”.