Dans la nuit du 24 au 25 mai 2018, suite à une importante saisie de drogue, le quartier Cantepau d’Albi subissait des incidents avec des affrontements entre jeunes et policiers, la dégradation de bâtiments publics, et de nombreuses voitures brulées.

Ces situations tendues se retrouvent dans tous les quartiers prioritaires de France, avec des habitants pris au piège.

“Il n’est pas supportable, souligne Olivier AMIEL, adjoint au maire de Perpignan en charge de la Politique de la Ville, “qu’une minorité de délinquants et de trafiquants puissent mettre à mal tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics dans les quartiers prioritaires et pourrir la vie de leurs habitants. Il ne faut pas réitérer les erreurs du passé, une intervention couteuse sur le volet urbain ne doit pas se faire sans une intervention primordiale sur le volet humain. Sans retour de l’autorité républicaine en matière de sécurité et de tranquillité publique, mais également dans le cadre de l’école, de l’emploi et de la lutte contre le communautarisme, tout programme de renouvellement urbain sera vain”.

Ce besoin de plus de République est le même dans toutes les villes concernées par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU) : “C’est ce que j’ai pu constater en visitant le quartier de Cantepau avec Michel Franques, 1er Adjoint au Maire d’Albi et élu à la politique de la Ville pour la communauté d’agglomération de l’Albigeois”.

Le projet NPNRU de « Cantepau Demain » (d’un montant prévisionnel de 54 millions d’€) est remarquable sur plusieurs points. La ville, la communauté d’agglomération et le bailleur social Tarn Habitat font tout d’abord preuve de volontarisme sur la rénovation urbaine avec des opérations anticipées mais financées sans le soutien de l’Etat comme la démolition d’une passerelle propice aux trafics, ou d’un centre commercial vétuste. Anticipant le NPNRU, les pouvoirs publics n’ont pas hésité à donner des signes forts à la population.

Le projet urbain de « Cantepau Demain » prévoit désormais avec l’aide de l’ANRU, d’autres démolitions afin d’aérer et de rendre le quartier traversant, mais également le repositionnement des commerces et des services publics.

Concernant le projet social, Albi met le paquet sur l’insertion professionnelle des jeunes des quartiers prioritaires. D’ores et déjà, les différentes structures d’insertion proposent 100 Équivalent Temps Plein (ETP) pour une ville de 50 000 habitants…. un modèle à suivre, tant l’emploi des jeunes des quartiers est une priorité absolue.

“C’est ce mélange de réponses à l’urgence urbaine et humaine qui permettra d’agir efficacement. L’angélisme et le déni ne doivent plus nous empêcher de voir enfin la réalité en face avec des conditions de (sur)vie des habitants des quartiers prioritaires. Mais les difficultés ne doivent pas nous décourager dans notre combat pour le retour de l’autorité républicaine dans ces quartiers”.

 

Ci-dessus : Michel FRANQUES, maire-adjoint d’Albi (Tarn), Bénédicte KROL-Le MENER, chef de projet “Rénovation urbaine” à la communauté d’agglomération de l’Albigeois, et Olivier AMIEL, adjoint au maire de Perpignan.