Paru hier sur le blog de Nicolas Garcia, maire d’Elne et vice-président du Département…

 

“Élection de là ou du président de la communauté de commune : la fumée tarde à sortir !

L’élection de la ou du président de la communauté de commune Albères – Côte Vermeille – Illibéris prévue lundi 6 juillet a été reportée à la demande de nombreux conseillers communautaires dont j’étais. En effet, élus officiellement le dimanche 5 juillet, il était difficile pour quelques élus de se faire une opinion. La date et l’heure du lundi 6 juillet ont été toutefois conservées afin que de manière informelle, les 50 élus communautaires puissent faire connaissance et écouter les diverses propositions de candidatures et de fonctionnement de la communauté de communes en présence. Cette réunion ne nécessité la présence de la presse locale, qui n’aurait de toute façon pas pu relater en quelques lignes la richesse des interventions et des débats. Au nom des 6 élus de la liste « Elne comm’une idée neuve avec Nicolas Garcia » j’ai fait l’intervention suivante :
« Nous venons mes 5 colistier.e.s et moi, d’être élu.e.s avec une liste nommée « Elne comm’une idée neuve » et, dans ce prolongement, vous comprendrez que pour l’élection de la ou du président.e de la communauté de communes, je vous propose une idée neuve au nom de la majorité qui dirige aujourd’hui Elne.
Je veux dire d’entrée que pour moi Pierre Aylagas est un ami dont je ne critiquerai, ni la personnalité, ni les mandats. De la même manière je n’ai rien de personnel contre tel ou tel candidat à cette présidence. Pierrot était à l’origine de cette intercommunalité, il a eu en même temps des responsabilités importantes, aujourd’hui il s’agit de tourner la page et de travailler différemment.
Je vous précise que pour l’heure, notre équipe n’a pas décidé de présenter une candidature, ni d’ailleurs renoncé à en présenter une. Ce qui nous importe, c’est la manière de gérer notre collectivité et de respecter toutes les communes, de la plus grande à la plus petite.
Ce qui nous importe, ce n’est pas la personnalité de la candidate ou du candidat mais sa capacité à s’effacer dans un collectif, sa capacité à animer une vraie présidence collégiale qui décide de tout en commun (orientations, décisions, embauches …), qui dessine et construit un projet de territoire avec les autres élu.e.s et les citoyen.ne.s. Nous avons tous une vision pour notre territoire mais ce qui est important surtout c’est la vision collective que nous mettrons en œuvre.
Chaque maire et même chaque élu.e est capable d’être cette présidente ou ce président animateur d’une présidence collégiale, quelque soit le poids de sa commune. En effet ce n’est pas la taille de la commune qu’il dirige qui fait la qualité de l’élu-e- .
Si on met en place les outils d’une vraie collégialité ou si on met en œuvre à 15 les décisions prises à 50, alors la fonction présidentielle sera enfin désacralisée et ouverte à quiconque a été désigné.e par sa majorité municipale.
Si nous nous mettions d’accord sur une vraie collégialité, nous pourrions tout aussi bien confier cette tâche de président-e animateur-trice, ou si vous préférez de « non président » :
– au ou à la plus âgé-e,
– au où à la plus jeune,
– organiser un tirage au sort parmi les 15 représentants des communes (en principe le maire,
– organiser, aussi comme en Europe une présidence tournante en démissionnant tous les 6 mois, ça fonctionne.
– décider, pourquoi pas, d’une présidence qui dure 2 ans et voir se succéder à celle-ci un élu des Albères, un de la Côte Vermeille, un d’Illibéris
Le 13 juillet prochain, le plus important est selon nous d’installer la collégialité de la présidence et de la faire vivre.
Nous ne sommes élu.e.s que par les électrices et électeurs de nos propres communes, aucune et aucun d’entre-nous n’a autorité pour s’imposer ailleurs. Donnons une autre image de la politique et montrons qu’en Albères – Côte vermeille – Illibéris, nous ne nous déchirons pas pour une présidence, nous ne plombons pas les années qui viennent avec un schéma majorité / opposition ; montrons que nous sommes capables de faire de la politique autrement.
J’insiste d autant que, si nous voulons donner aux gens envie et confiance, si nous voulons créer de l’adhésion et de appétence pour cette ComCom ACVI, alors le 13 juillet nous devons montrer une autre visage. Imaginons qu’elle gueule cela aurait si demain nous nous présentions à 15 devant la presse en disant nous sommes la présidence de la comcom et voilà la présidente ou le président que nous avons élu pour animer cette présidence.
Une gouvernance collégiale doit redonner toute leur pertinence aux commissions, avec un travail souverain en leur sein, avec des consultations de la population aussi, avant décision finale du conseil communautaire.
Chaque vice-président-e doit jouer son rôle et être valorisé-e en tant que tel-le, en prenant des décisions, en assurant les prises de parole lors des rendez-vous publics, en représentant la comcom partout sur sa mission.
Il en va de même du fonctionnement interne de la communauté de communes, avec des bureaux accessibles à tous – tes les vice présidents, des collaborateurs au service de la présidence collégiale, des recrutements partagés, des directions de services briefées à cette nouvelle manière de travailler.
Évidemment, et symboliquement, les indemnités doivent être partagées à deux niveaux. Le bureau des 15 qui sera forcément plus présent et chaque conseiller communautaire doit percevoir une petite indemnité.
Les 6 élus d’Elne que je représentent ne seraient pas gênés si les deux plus importantes communes de la communauté communes renonçaient à la présidence au profit d’une commune de taille moins importante. Argelès et Elne ont suffisamment de poids dans le conseil communautaire pour faire respecter leurs intérêts et ceux de leurs habitants.
Si aucun candidat n’était prêt à porter cette vision neuve et collégiale de la présidence, alors je me présenterais et je vous demanderai de me donner le mandat de mettre en place, avec vous toutes et vous tous, cette collégialité. Je prendrais l’engagement ferme, une fois ce boulot fait, de démissionner au plus tard en mars 2021 pour laisser la place à l’une ou à l’un d entre vous.
En revanche si un ou une autre candidat propose cette collégialité, s’engage, prends les dispositions dès le premier conseil communautaire alors nous envisagerons de lui donner nos suffrages.
Je sais que notre proposition bouscule mais je veux le dire à toutes et à tous et particulièrement aux nouvelles et nouveaux élus : évitons d’entrer dans le système de fonctionnement qui prévaut aujourd’hui dans la plupart des communautés de communes et dont bon nombre d’élus se plaignent et souffrent.
Pour bien vivre, pour remplir leur missions territoriales, pour le bien de tous, les intercommunalités doivent être gérées collectivement. Nous en sommes capables. Collégialement nous sommes capables de dessiner un projet de territoire où toutes les communes trouvent leur compte, et ne puisse pas dire comme je l’ai entendu « nous on a rien eu… » Ne vous laissez pas distraire par ceux qui vous diront c’est utopique, impossible, nous sommes souverains et croyez-moi rien n’est impossible. Pour les élus de la majorité d’Elne, la vraie qualité de chaque candidat à la présidence sera celle d’accepter la collégialité comme mode de gestion de notre collectivité et celle de tout faire pour que le 13 juillet nous arrivions à un consensus plus qu’à un affrontement, voire à une division. Notre territoire et ses habitants méritent bien mieux que cela. »